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31/10/2012

Et passent les rats (6)

Elena Mirasol (6)

 

(Extrait de Et passent les rats, roman)

 

 

 A Santa Soledad, les artistes sont au mieux tolérés, au pire méprisés,   ridiculisés.   Encore une chance que je puisse me réfugier souvent chez les Casagrande, qui sont si accueillants. Eux ne se plaignent pas de m’entendre jouer. Ils disent même que la musique les aide à mieux créer. Quel magnifique talent ils ont tous les deux !

    Dans l’autobus, je ne m’assois jamais loin du chauffeur, précaution qui m’épargne généralement les avances plus ou moins précises, plus ou moins pressantes, des voyageurs en quête de proies sexuelles. Sur beaucoup d’hommes de Santa Soledad, j’ai l’avantage de la stature, avec mon mètre quatre-vingt, taille exceptionnelle pour une femme dans la région où vécurent les Maztayakaw. Mon « anomalie » les rebute, car ici comme partout ailleurs, les hommes n’aiment pas que les femmes les regardent de haut. Cela leur inspire la crainte d’être psychiquement dominés. Néanmoins, la variété donjuanesque est à craindre : pour ces spécimens, peu importe la taille du flacon. 

 

   ( Roman d’atmosphère fantastique, 470 pages, 18 Euros, frais d’envoi compris)

 

 

 

    

09:29 Publié dans Romans | Lien permanent | Commentaires (0)

30/10/2012

Et passent les rats (5)

Elena Mirasol (5)

 

(Extrait de Et passent les rats, roman)

 

 

 

    «  Encore l’une de ces journées comme tant d’autres, ai-je murmuré. »

    Avant même de franchir la porte du bureau, je redoute ces heures pendant lesquelles je vais faire de mon mieux pour satisfaire les exigences de mon chef de service,  sans jamais y parvenir complètement. Pourquoi ? Parce que ma pensée me ramène toujours à ma passion artistique.      

    Le soir, si mes voisins sont sortis, je puis jouer du violon. S’ils restent chez eux, ils me redonnent leur concert de coups de balais contre le plafond… La musique s’élève vers ces imbéciles, mais eux, à l’écoute de mélodies, ne savent que s’abaisser à commettre des gestes ineptes et du tapage… Dans le voisinage, la seule personne qui prend plaisir à m’écouter, c’est Isabel Amapola. Outre les spectacles de danse, elle se livre à un commerce que l’archevêque réprouve fortement. Si je n’approuve pas la prostitution, je ne suis pas loin de la considérer comme un mal nécessaire, puisqu’elle existe depuis toujours, mais je compatis à la déchéance morale et physique de ces femmes, et de ces hommes, dont tous peuvent abuser.     

  

   ( Roman d’atmosphère fantastique, 470 pages, 18 Euros, frais d’envoi compris)

 

 

 

09:13 Publié dans Romans | Lien permanent | Commentaires (0)

29/10/2012

Et passent les rats (4)

Elena Mirasol (4)

 

(Extrait de Et passent les rats, roman)

 

 

 

   Sous nos latitudes, les amplitudes observées entre la température matinale et celle de midi, d’une part, puis entre celle-ci et celle d’après le crépuscule,  d’autre part, sont considérables. Avant de sortir à midi, pour la pause du déjeuner, je laisserais le châle sur le dossier de ma chaise et j’enlèverais mes collants, car déjà il ferait trop chaud.

    Le bus N° 13 n’a pas eu de retard. J’en fus naïvement reconnaissante au conducteur, comme si la ponctualité n’était pas un devoir professionnel auquel nous sommes tous astreints, mais une faveur que cet homme, dont je connais le visage mais ignore le nom, avait deviné, que moi, Elena Mirasol, secrétaire à l’Université Technologique, je suis frileuse. Sans nous connaître autrement que dans cette circonstance précise, nous nous saluons poliment. Il me réserve même parfois une phrase aimable, s’enquiert de ma santé, ou me complimente à propos de ma tenue vestimentaire. Je lui souris, le remercie, mais ne reste pas, comme le font certaines personnes, hommes ou femmes, debout près du conducteur, afin de converser avec lui. 

  

   ( Roman d’atmosphère fantastique, 470 pages, 18 Euros, frais d’envoi compris)

 

 

 

 

09:17 Publié dans Romans | Lien permanent | Commentaires (0)