28/02/2013
Voyage au Pays d'Haistybradu (2)
Voyage au Pays d’Haistybradu (2)
Plutôt que de me laisser conduire, affalé sur mon siège, proie écervelée de vaines somnolences, je préfère marcher au côté de la bête, la guidant par la bride et tapotant sur son encolure aux poils rugueux. Ainsi, comme si nous avions mutuellement renoncé au statut honteux de maître et d’esclave, sommes-nous devenus amis.
Mon second associé, qui, dans le trio, ne joue pas un rôle moins crucial que Puissant, s’appelle Roc, grand chien de berger doté d’un pelage doré plutôt court et d’imposantes mâchoires, dont l’aspect suffit à éloigner de notre campement les éventuels rôdeurs. Tout, dans l’allure de Roc, évoque la force sure d’elle-même, depuis la musculature très fournie et saillante, jusqu’à la largeur exceptionnelle de l’échine. Aussi ne se bat-il que rarement, les autres chiens étant peu enclins à tenter un duel contre ce vaillant adversaire.
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27/02/2013
Voyage au Pays d'Haistybradu (1)
Voyage au Pays d’Haistybradu (1)
Les gens m’appellent Lonely Chairman. J’ignore l’étymologie de ce nom que je porte par convenance plus que par conviction, comme d’autres arborent, en signe de respectabilité, leur cravate. Je ne suis pas vraiment persuadé qu’un autre patronyme, même si j’avais pu le sélectionner parmi des milliers, m’aurait mieux convenu. Avec ce nom je vis comme avec mon ombre, sans être certain que le premier me définit plus précisément que la seconde. Qui, d’ailleurs, pourrait affirmer sans doute possible, que le nom de famille auquel par habitude il répond, n’est pas qu’une convention mensongère ? Qui peut être sûr que l’étiquette familiale, plutôt que n’importe quelle autre, lui revient en droit ?
Mon métier, c’est-à-dire mon occupation officielle, consiste à marcher de village en ville et de province en Etat, afin d’essaimer ma marchandise, une collection de chaises les plus diverses, qui sont entassées dans la charrette tirée par mon cheval aveugle à la robe d’un blanc éblouissant, que j’ai nommé Puissant. Il me plaît de penser que j’ai choisi l’animal pour son infirmité, non par commisération ni par goût pervers de l’excentricité, mais parce que je prévoyais que ce compagnon saurait, mieux que ses congénères affligés d’une vue normale, m’écouter.
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26/02/2013
Le chacal
Le chacal
Si le chacal prend la fuite
Lorsque l’approche de l’homme s’ébruite,
C’est parce qu’il a la pétoche
Du chasseur qui est trop moche.
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