Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28/06/2012

Nessie

Nessie

 

Au pays des kilts et des cornemuses,

Où les légendes luttent mais ne s’usent, 

Près du château, ruines moyenâgeuses,

J’ai scruté le loch énigmatique,

En quête de ta forme préhistorique.

Ma tentative ne fut pas fructueuse.

Je ne vis pas ton cou interminable

Ni ta puissance redoutable.

Je repartis, sans autographe,

Et te dédiai cette épitaphe.   

10:20 Publié dans Comptines | Lien permanent | Commentaires (1)

13/06/2012

Les jumelles (Premier épisode)

Les jumelles (1)

 

     Dans cette rue peu passagère, et même plutôt morne pendant le jour, très silencieuse la nuit, parce que les commerçants, la jugeant trop étroite et éloignée du centre, n'avaient pas daigné y ouvrir boutique, on pouvait voir deux maisons qui, à l'origine, avaient été bâties pour se ressembler à tel point que l'on n'aurait pas hésité à les qualifier d'identiques. De médiocre largeur, de hauteur ordinaire et composées d'un rez-de-chaussée  surmonté d'un étage et d'un grenier, elles s'ouvraient directement sur la rue, sans la transition qu'aurait permise une cour, passage entre le domaine public et la vie privée. Sur cette façade, chacune possédait trois fenêtres, l'une au rez-de-chaussée et les deux autres à l'étage ; à l'arrière,  où  se  trouvait  le jardin,  le  mur  était percé  du  même  nombre d'ouvertures, comme si le constructeur avait voulu créer une symétrie absolue entre la face visible et la face cachée.

    Cependant, au premier regard, on remarquait le contraste et même l’opposition entre les deux bâtisses. Celle de gauche conservait, en permanence, une fenêtre à l'étage ouverte sur la rue ; un homme muni de jumelles s'y accoudait des jours entiers et observait, en maugréant et fulminant, un lointain spectacle de lui seul connu. Quant à la maison de droite, elle semblait complètement fermée ; en toutes saisons, ses volets restaient clos, et sa porte était condamnée par deux épaisses et longues barres d'acier. Si l'on s'était contenté des apparences, on en aurait conclu que personne n'y vivait. Le curieux qui, ne se satisfaisant pas d'impressions superficielles, contournait l'obstacle en empruntant la ruelle située à l'arrière, aurait pu constater que parfois en sortait une femme, qui portait un panier à provisions, puis rentrait une heure plus tard. Cette dame n'effectuait donc ses sorties et ses entrées que par la grille du jardin, qui s'ouvrait sur la venelle.

 

(1)  Nouvelle extraite de Voyage au Pays d’Haistybradu.

 

09:22 Publié dans Nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0)

12/06/2012

Le limogeage (Scène 2)

vExtrait de la pièce Le limogeage

 

 

Scène 2

 

    Tous les professeurs arrivent, à l’exception de Marc Le Roc.

 

Sœur Amélie

 

    Ah, bonjour, Mme Dupont ! Bonjour, Mme Durand ! Bonjour, M. Duval ! Comme je suis contente de vous revoir, après la longue parenthèse estivale !

 

Les trois autres

 

    Bonjour, ma sœur ! Comment allez-vous ? Et comment se porte la communauté ?

 

    Les deux femmes s’assoient, cherchent leur courrier sur la table, tandis que l’homme s’exerce à la gymnastique.

 

Sœur Amélie

 

    Très bien, et vous-mêmes ? Avez-vous passé de bonnes vacances ? Vous sentez-vous reposés, prêts à instruire nos chères têtes brunes ?

 

Gisèle Durand

 

    Ma foi, oui, même si le théorème de Pythagore et le carré de l’hypoténuse en effrayent plus d’un. 

 

Mélanie Dupont

 

    Par contre, si tu leur parlais de la reproduction des mammifères, ils seraient très intéressés, n’est-ce pas ?

 

Sœur Amélie

 

    Mme Dupont, vous savez que l’Eglise réprouve catégoriquement l’enseignement de choses aussi basses, aussi crues. De telles notions ne serviraient qu’à inciter nos ouailles à s’engager dans la voie sans retour du péché.

 

Patrick Duval

 

    Voyons, ma sœur, comment voulez-vous que nous leur cachions la vérité ? Ces petits paysans voient couramment les animaux s’accoupler. Les histoires de filles qui naissent dans les roses et les garçons dans les choux sont bonnes à reléguer dans le musée des antiquités.

 

    Moue désapprobatrice de la Sœur. Mines amusées des deux femmes. 

 

Mélanie Dupont

 

    Mon souci, une fois de plus, sera de faire comprendre les mystères de la déclinaison allemande et les arcanes de la conjugaison espagnole, ce qui est beaucoup demander, dans ces campagnes reculées.

 

Sœur Amélie

 

    Ayez confiance en Dieu, ma chère Mélanie. Si vous priez avec ferveur, Il vous inspirera, vous soufflera les mots qui sauront parler à nos élèves.

 

 

 

 

09:20 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0)