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07/01/2013

Témoigange (4)

 

Témoignage (4)

 

   Lors de la dégustation, il voulut forcer la main aux acheteurs potentiels. Il insinua, toujours sur un ton dédaigneux, que nous étions de parfaits crétins, puisque nous refusions ses offres mirobolantes. Il usa même d’intimidation, à l’égard de Francine, personne impressionnable, afin qu’elle commandât six bouteilles au lieu de trois. Lorsqu’il vit qu’Élisabeth soufflait à notre amie qu’elle n’avait aucune obligation, il fit une remarque désagréable, à propos des gens qui influencent les autres, alors que son propre comportement fut, de bout en bout, celui de la brutalité psychologique.

     Sans le moindre tact, il insista grossièrement pour que les femmes boivent jusqu’à la dernière goutte du vin, qu’il avait servi, sous prétexte que ce liquoreux était un cadeau royal. Pas une fois, il ne nous demanda ce que nous désirions déguster. Or, j’ai assez pratiqué la dégustation, pour savoir que cette question est la première politesse du producteur.

06/01/2013

Témoignage (3)

 

Témoignage (3)

 

   Le reste de la visite va suivre la même pente, celle de la morgue et de l’arrogance qui, plus d’une fois, va friser l’injure. Jamais de ma vie je n’avais vu pareil ostrogoth, pareil sagouin, chargé « de l’accueil ».  

    Il avait, de plus, une façon d’utiliser nos paroles contre nous, de les tourner en dérision et de traiter l’humanité avec la condescendance d’un vieux coq, à la crête qui fléchit.

    Il ne cacha pas non plus son mépris pour les viticulteurs non affiliés à la coopérative, jetant le discrédit sur toute une partie de la profession. Afin de décrire le refus d’adhésion des concurrents, il déclara que le Cellier les « avait éliminés ».

05/01/2013

Témoignage (2)

Témoignage (2)

      (A propos d’une ville du sud de la France, célèbre pour son apéritif

 

 

    L’homme, qui nous a d’abord accueillis, s’est montré courtois ; il nous fallait attendre un quart d’heure, pour voir le film de présentation. Nous étions huit ou dix au total.

    Ce temps écoulé, arrive une espèce d’escogriffe à lunettes et cheveux blancs, démarche très assurée, je dirais même martiale, quoique l’homme émargeât visiblement chez les chapeaux mous.

    Après la projection, le guide endosse la tenue de l’examinateur et nous demande si nous n’avons pas été intrigués par un détail. Il attend de nous que nous lui posions une question, que personne ne se risque à formuler, tant le Maître affecte une mine sévère. Ce silence amène  notre mentor à déclarer que, en trois décennies de visites guidées, jamais un seul touriste n’a su lui poser la question primordiale. Pourquoi cela ? Parce qu’ils somnolent ou sommeillent, au lieu de regarder le film, trop occupés qu’ils sont à digérer !

    Lorsqu’il précisa qu’il exerçait le métier de guide depuis trente ans, il le fit sur le ton de qui est pour le moins las, peut-être même parfaitement dégoûté de gagner sa vie d’une aussi peu glorieuse manière.     

     Autrement dit, ce subtil individu nous traite comme du bétail à cornes, ou peut-être même comme un troupeau de longues oreilles. Merci pour le compliment.