Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/04/2013

Normalité oblige (4)

Normalité oblige (4)

 

    Ils étaient affligés de crétinisme, et les autres, les intelligents, les doués de la comprenette, voulaient qu’ils comprissent, par exemple qu’en mélangeant deux molécules d’oxygène à une seule d’hydrogène, ils inventeraient l’eau tiède. Les esprits jamais assoupis enjoignirent les lobotomisés :

    «  Réfléchis un peu, toi la Laitue, toi la Citrouille, toi le Navet, toi le Chou-fleur et toi l’Asperge ! A quoi cela sert-il que l’on vous arrose, puisque, même comme légumes, vous n’êtes pas comestibles ? Si l’on pouvait au moins compter sur vous pour préparer le potage ! »

    Quant à nos ratés de l’intellect, nos ratatinés des neurones, nos malingres du cervelet, comment auraient-ils pu réagir ? En réponse, certains d’entre eux bavèrent plus abondamment, et d’autres se mirent à hurler de bestiale façon. Les censeurs les accusèrent de mauvaise volonté

     Extrait de Paraboles, 140 pages, 10 Euros, frais d’envoi offerts.    

10:11 Publié dans Nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0)

11/04/2013

Normalité oblige (3)

Normalité oblige (3)

   

    Ils étaient paralytiques, et les autres, c’est-à-dire les valides et les mobiles leur ordonnaient de marcher :

    « Remuez-vous, nom d’un genou ! Remisez vos fauteuils sur roues ! Au loin vos béquilles jetez ! »

    Alors, eux, les appauvris des gambettes, les empêchés du système rachidien, les inexistants de la colonne vertébrale, les maniaques de l’immobilisme, ils s’évertuèrent à satisfaire l’herculéenne exigence, mais, parce qu’ils restèrent englués, les bipèdes, souvent partisans de vélocité, les traitèrent de fainéants.

      Extrait de Paraboles, 140 pages, 10 Euros, frais d’envoi offerts.

10:03 Publié dans Nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0)

10/04/2013

Normalité oblige (2)

Normalité oblige (2)

 

    Ils étaient sourds, et les autres, c’est-à-dire les entendants critiquaient leur manque d’entendement et leur absence d’écoute. Dans ces oreilles privées de résonance, ils hurlaient :

    « Vos portugaises sont ensablées ! Débouchez-vous les esgourdes, nom d’un limaçon ! »

    Alors eux, les abîmés du tympan, les rachitiques du labyrinthe, les castrés du nerf auditif, les sinistrés des osselets, ils essayèrent de devenir toute ouïe ; comme en eux nul son ne vibrait, qu’ils demeuraient sous l’emprise de leur silence, les maîtres du discours s’énervèrent et les blâmèrent pour cet échec, dû certainement à leur veulerie.

     Extrait de Paraboles, 140 pages, 10 Euros, frais d’envoi offerts.   

 

 

 

10:01 Publié dans Nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0)