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19/07/2014

Mon père disait 4

« Mon père disait… » (4)

  

Les carrioles cahotent sur la foule serrée des pavés. Les rues résonnent de voyelles méditerranéennes. A Bruges, la jeunesse espagnole et italienne vient se repaître d’une certaine forme d’exotisme, puisque l’Ailleurs par essence est source de dépaysement et de surprises.

   Au même moment, la jeunesse belge doit fréquenter les plages ensoleillées de nos voisins, au-delà des Alpes et des Pyrénées. Les Flamands haïssent-ils autant les Wallons, sous les rayons méditerranéens ?

    Ne cédons pas à la facile et désastreuse tentation de la généralisation ; dire que tous les Flamands abhorrent les Wallons serait aussi faux que de dire que l’harmonie règne au plat pays.  

18/07/2014

Mon père disait 3

« Mon père disait… » (3)

  

   Après le dîner, nous ressortons pour une promenade de découverte. Nous n’avons pas d’autre but que de faire connaissance avec la ville, comme si nous allions à la rencontre d’une personne inconnue, avec la même prudence à la fois curieuse et respectueuse.

    Arrivés devant une église, étonnés qu’elle soit encore ouverte, nous y pénétrons. Elle porte le nom de Saint Walburg. A l’heure actuelle, j’ignore encore tout de ce personnage. Construite au 17e siècle, en style jésuite et baroque, elle est à l’intérieur toute blanche.

    Nous ne prisons pas ce style architectural, à la lourdeur emphatique, plus apte à exprimer le pouvoir temporal d’un ordre ecclésiastique, qu’à suggérer l’envolée mystique, si manifeste dans les cathédrales gothiques. Celles-ci cherchent le ciel, tandis que l’église jésuite s’assied fermement sur le sol et n’a d’autre ambition que de s’y maintenir. Elle a gros fessier, mais point d’ailes. Dieu existe, certes, mais comme le coffre-fort d’une banque centrale, replet de lingots d’or. Dieu, garantie suprême, ou valeur garantie, étalon or des Jésuites. Amen.

     

17/07/2014

mon père disait 3

« Mon père disait… » (3)

 

    Alors que nous ouvrons la porte du studio, un Américain nous demande si nous avons vu les propriétaires. Manifestement, cet anxieux n’a pas pris la peine d’apprendre un mot de français. Par chance pour lui, le Franchouillard de passage cause l’English. Elisabeth me dit que je dois avoir une tête à connaître l’anglais.

    Bagages déchargés, automobile à l’abri, le couple Le Fouler se met en quête de sa pitance. Promenade à but d’abord alimentaire, mais qui nous permet de glaner nos premières vues de la ville.

   L’unique épicerie pratique des prix à provoquer la crise cardiaque, chez des clients fragiles. Cela nous rappelle Super-Besse. Nous verrons plus tard que, comme dans la station de ski auvergnate, l’amabilité des commerçants n’est pas proportionnelle à la cherté de leurs marchandises. Ou, disons plutôt, que la première est inversement proportionnelle à la seconde.

    Notre poussée vers le Nord nous a donné envie de poisson fumé. Désir facile à satisfaire, ici, et nous le ferons deux fois.