01/05/2014
Le réquisitoire 20
Le réquisitoire 20
Parmi les employés, beaucoup rejetaient ces soupçons avec indignation. Quoi, les enfants de notre bien-aimé Conservateur, détériorer volontairement les livres de la London Library ! Vous êtes devenus complètement fous ! Continuez dans cette voie, et vous allez dénoncer vos propres parents. La suspicion illimitée, voilà le piège dans lequel nous sommes tombés…
Oui, mais, allez savoir, depuis que les sujets de Sa Gracieuse Majesté se demandent si Jack l’éventreur n’était pas un membre de la famille royale, à qui se fier ? A personne, même pas à cette ombre que nous croyons être la nôtre. Si c’était celle de l’assassin qui rôde, prêt à vous poignarder par-derrière ?
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30/04/2014
Le réquisitoire 19
Le réquisitoire 19
Les ondes de la suspicion atteignirent même les enfants de Mr Frnak Knowistall. Que trafiquaient ces deux garnements, des heures durant, à traîner entre les rayons ? Jusqu’à « l’affaire », ils avaient toujours été reçus avec amabilité, sans arrière-pensée. On s’extasiait même à propos de la beauté de Helen, ou de la ressemblance de Edward avec son père. Certaines langues susurraient que l’on avait vu un cutter dépasser de la poche de pantalon du garçon. Sa sœur pouvait lui servir de complice, monter la garde et l’avertir si quelqu’un approchait. Même dans les familles les plus respectables, il faut s’attendre au pire. Pourtant, comme ils avaient l’air correct, dans leur uniforme vert et gris, tous deux cravatés, en veste, elle en jupe avec de jolies chaussettes blanches, les chaussures impeccablement cirées, la chevelure bien ordonnée, le nez mouché, le minois débarbouillé, chaque phonème s’articulant avec la plus irréprochable puret
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29/04/2014
Le réquisitoire 18
Le réquisitoire 18
Mr Frank Knowsitall ne semblait pas se rendre compte de cet empoisonnement des relations. En dehors des moments où lui-même adoptait la posture de grand espion, il souriait avec son habituelle affabilité, distribuait sans réserve les paroles aimables, écoutait chacune et chacun à tour de rôle, sans prononcer de jugement et restait imperturbable.
La bibliothèque était comme l’un de ces étangs, où le promeneur a jeté une pierre plate, qui va ricochant sur la surface verte. Concentriques, des ondes vont s’élargissant, l’une après l’autre, qui gagnent peu à peu toute la superficie généralement immobile. La perturbation s’étend jusque dans les profondeurs glauques et vaseuses. Poissons et batraciens s’étonnent, se demandent quel démon trouble la quiétude de l’étang. Comment le savoir ? Quel qu’il soit, maudit soit son nom !
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