16/04/2014
Le réquisitoire 5
Le réquisitoire 5
Assez souvent, Edward, le fils âgé de quinze ans, et Helen, sa soeur âgée de treize ans, circulaient dans la bibliothèque, prenaient des livres sur les étagères, s’asseyaient à des tables et lisaient. Leur mère, Martha, une brune aux yeux verts, venait moins souvent que les enfants, mais il ne se passait pas de semaine sans que les employés l’aient vue, furetant aussi à la recherche d’une passionnante lecture.
Mr Frank Knowsitall parlait la langue de la reine avec l’accent d’Oxford, université où il avait suivi des études de Littérature britannique. Outre-atlantique, la littérature n’existait pas. Monsieur le Conservateur détenait le titre de « Master’s », mais n’en tirait pas de vanité particulière. Ce « gentleman » avait pour habitude, lorsqu’un londonien maltraitait les phonèmes, en particulier les diphtongues, de corriger courtoisement la prononciation défectueuse, avec un sourire empli de bénignité pour les pauvres ignares, qui n’avaient pas eu la chance d’apprendre à parler le seul Anglais authentique, le seul libre de toute impureté.
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15/04/2014
le réquisitoire 4
Le réquisitoire 4
Les propos que nous venons de rapporter s’adressaient à Monsieur le Conservateur, Mr Frank Knowsitall, lequel gravement hocha le chef. Le « boss » ou patron réitéra sa confiance à Miss Edith Bookworm, la plus chevronnée de toutes ses collaboratrices, et lui confia la responsabilité des investigations.
Mr Frank Knowsitall était un quadragénaire de haute stature, aux abondants cheveux châtain clair, aux yeux noisette, mince, de belle prestance. Il appartenait à ce genre d’hommes qui plaisent aux femmes, de façon immédiate. Certains cœurs féminins palpitaient en vain pour lui, car Mr Mark Knowsitall était marié. L’union, que selon toutes les apparences il était permis de qualifier d’heureuse, avait produit deux rejetons, le premier de sexe masculin, le second de sexe féminin. Le couple avait scrupuleusement contribué à la reproduction de la pléthorique espèce humaine. La famille occupait un logement de fonction, de belle taille, au dernier étage de la London Library. Cette situation présentait l’avantage de la commodité pour le Conservateur, qui voyait la durée de ses trajets réduite au strict minimum.
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14/04/2014
Le réquisitoire 3
Le réquisitoire 3
Sombrement, Miss Edith Bookworm en déduisit la sinistre conclusion, qui à son esprit s’imposa, comme si Sherlock Holmes nous revenait :
”So, someone has torn these pages off on this very spot. That’s awful. I wonder who it may be… Obviously, not one of the clerks, or he’d be crazy. Most certainly a reader, but he or she must be very cunning. “
Charabia anglo-saxon qui, en gaulois transparent, signifie :
« Donc, quelqu’un a déchiré ces pages sur ce lieu même. C’est horrible. Evidemment, pas l’un des employés, ou il serait fou. Certainement un lecteur, mais qui que ce soit, il ou elle est forcément très rusé… »
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