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13/04/2014

le réquisitoire 2

Le réquisitoire 2

 

   Non, l’affaire était d’un ordre purement livresque, et de la plus haute importance dans le monde des signes. Le problème avait commencé lorsque, un mardi comme tant d’autres, l’un des lecteurs habituels avait signalé, en manifestant de la façon la plus claire tout en respectant les règles de la bonne conduite, qu’il manquait, dans chacun des romans qu’il avait empruntés, la dernière feuille, donc  le dénouement de l’histoire. Jamais un fait aussi regrettable ne s’était produit dans les murs de l’ancienne et vénérable institution. Le Chef de Service directement concerné se nommait Miss Edith Bookworm. Elle était responsable des prêts pour l’extérieur, et fut avisée de ce qui s’était produit.

    La fonctionnaire de la lecture enregistra la plainte et s’engagea, dans les meilleurs délais, à démasquer le coupable, Les soupçons se portèrent d’abord sur le lecteur précédent, mais, lorsque l’on sut qu’il ne s’agissait pas moins que d’un prêtre en exercice à Westminster Abbey, l’on eut peine à s’imaginer le ministre de Dieu, dans sa version anglicane, déchirant des pages de romans, pour les conserver chez lui ! Le « vicar » fut néanmoins respectueusement questionné à ce sujet. La vérification ne permit que de corroborer ce que déjà l’on avait supposé, à savoir que les livres étaient complets, au moment où lui-même les avait lus.

 

    

09:09 Publié dans Nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0)

12/04/2014

Le réquisitoire

Le réquisitoire 1

 

    Depuis plus de six mois, les employés de la London Library étaient en émoi. Certes, ils continuaient d’arriver ponctuellement à l’heure, le parapluie en main, avec, de plus, pour un petit nombre de traditionalistes, le complément protecteur du chapeau melon. Les visages étaient soucieux.  Le sourire devint rare. Une indéfinissable irritation flottait dans les salles aux murs tapissées de livres, aux étagères s’élevant vertigineusement, chargées d’innombrables volumes. 

    Au cœur de ces années 7O, ce qui tracassait  les braves bibliothécaires, ce n’était pas d’abord les attentats commis par l’IRA, afin d’obtenir le problématique rattachement de l’Ulster à la République irlandaise, ou Eire. Ce n’était pas non plus les grèves à répétitions voulues par les « trade unions ». Ce n’était pas non plus les relations entre les membres de la « royal family », laquelle ne s’ingéniait pas encore à fournir, à de soi-disant journalistes,  le pain maudit du scandale. Ce n’était pas non plus le « diktat de Bruxelles », les oukases des technocrates européens, contre lesquels une certaine dame de fer devait subséquemment brandir un sac à main martial et vengeur.   

   

 

 

 

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10/11/2013

La conférence 19

 La conférence (19)

 

 

   Question subsidiaire : si la deuxième ou troisième hypothèse s’avère exacte, qui donnera le sein au nourrisson poilu ?

    Le noble enculé se reculotte, et ramène sur ses cuisses étiques les jolis plis de la belle fustanelle. Il peut reprendre non seulement ses esprits, mais aussi sa péroraison, laquelle peut-être sera funèbre, adressée aux Revenants.

Nouvelle extraite de Au creux du Styx, en vente sur ce blog.

 

 

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