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25/04/2014

Le réquisitoire 14

Le réquisitoire 14

    Cela n’était rien d’autre qu’un soupçon, une hypothèse absolument pas démontrée, mais le poison se répandit très vite : «  Le vandale se cache parmi nous ». Terrible perspective ! Du jour au lendemain, les collègues deviennent des suspects. Oui, mais vous êtes suspect à votre tour     . Personne n’est à l’abri de l’horrible suspicion. Chacun surveille tous les autres. Chaque déplacement est observé, chaque geste est noté, chaque mot soupesé. Même le sourire peut s’interpréter comme une félonie. Un tel est parti ranger des livres sur une étagère. On ne le voit plus. Il est caché derrière les meubles. Que fait-il donc, là-bas, camouflé ? Il met longtemps à revenir… Ne vous avais-je pas toujours dit qu’il avait un comportement bizarre ? J’ai toujours su que c’était un hypocrite. Oui, mais voilà, nous n’avons pas de preuves… Nous n’avons que des soupçons, et c’est bien dommage. Attendez ! Si lui nous soupçonnait aussi ? S’il allait me dénoncer ? Il est facile de prouver la culpabilité, mais prouver l’innocence, voilà qui est beaucoup plus difficile. L’innocence s’affirme, se déclare, se clame et se proclame, mais essayez de la prouver… 

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24/04/2014

Le réquisitoire 13

Le réquisitoire 13

 

      Mr Frank Knowsitall passait beaucoup plus de temps qu’à l’accoutumée à déambuler de  service en service, à se poster tantôt près d’une porte,  tantôt près d’une fenêtre, les mains croisées derrière le dos, les jambes écartées, le sourcil froncé, l’œil très vif aux aguets, le front plissé, les lèvres serrées, enfin donnant tous les signes de la plus grande préoccupation. Entre les rayons, il avançait, non à pas de loup, parce que les loups ne sont pas admis dans les bibliothèques, mais aussi lentement et discrètement que possible, afin de surprendre le ou les censeurs de dénouements. Même le plus innocent des lecteurs ou des employés se sentait transpercé par le regard du Conservateur dans ce rôle de surveillant général, ou de policier d’élite,  comme s’il avait flairé en chacun le coupable potentiel, car, avant que d’être « présumé innocent », il fallait que tous se sentissent devenus des « coupables présumés».

 

    

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23/04/2014

Le réquisitoire 12

Le réquisitoire 12

 

Dans le cas des contes ou des nouvelles, le maniaque prenait la peine de déécouper la dernière page de chaque histoire, ce qui demandait de la patience et supposait de l’acharnement. Les dégradations étaient pratiquées de façon habile, car, extérieurement, les livres paraissaient intacts. Les pages restantes ne se détachaient pas. La découpe était nette et régulière, comme pratiquée avec une lame de rasoir. Une étroite bande de papier subsistait, à l’endroit où le malfaiteur avait agi.

 

    Dans les différents services de la London Library, la consternation était générale. La surveillance fut accrue, sans réussir à empêcher le ou les ennemis de la littérature de perpétrer leurs forfaits.   Qui pouvait être assez habile pour échapper à la  vigilance des pupilles électroniques jamais en sommeil ? Comment ces actes exécrables pouvaient-ils être commis sans bruit ? Et, si finalement le coupable se trouvait parmi le personnel de la Bibliothèque ? L’hypothèse était terrifiante, mais comment l’écarter absolument ?  Frank Knowsitall avait endossé le diagnostic de Miss Bookworm : si le coupable travaillait sur le lieu de son  crime, ce devait être un malade mental. 

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