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13/01/2014

ANDALOUSIE10

Andalousie, mon amour 10

 

 (Récit de voyage)

 

   L’Andalousie nous offre bien d’autres vues et, n’hésitons pas à le dire, nous gratifie de paysages bien différents. Les collines se pressent, de plus en plus nombreuses, puis jouent à qui s’élèvera le plus haut, de longs tunnels les transpercent de leurs voies aux lumières orangées, la Sierra Nevada dresse là-bas, où l’horizon est frontière effective, l’inexpugnable architecture de ses parois rocheuses, aux cimes pour toujours enneigées.

   A droite et à gauche de la route, l’olivier aligne ses impeccables rangées. Concevoir l’Andalousie sans cet arbre, qui fournit le fruit si riche d’une huile irremplaçable, ne serait pas moins absurde que de s’imaginer la Normandie sans  pâturages, ni troupeaux de vaches, ni pommiers.

   

 

 

12/01/2014

L'ANDALOUSIE 9

Andalousie, mon amour 9

 

 (Récit de voyage)

 

   L’arbre et l’ombrage se signalent par leur absence. Les remplacent des forêts d’éoliennes, contre lesquelles le grandiloquent, sublime et grotesque Don Quijote se serait probablement rué, croyant courir sus à de maléfiques géants.

    Il y a plusieurs mois, j’ai relu un roman de Luis Martin-Santos, Tiempo de silencio (Temps de silence) où l’écrivain expose une lecture étonnamment personnelle du Don Quijote. Peut-être en dirai-je davantage, plus tard. Pour l’heure, il me faut hâter le doux cliquetis du clavier, car le Temps me presse. Dans deux mois, nous repartirons, cette fois-ci pour l’Allemagne, et j’aimerais que le présent récit soit achevé avant ce nouveau voyage. 

 

    

11/01/2014

ANDALOUSIE 8

Andalousie, mon amour 8

 

 (Récit de voyage)

 

 

Mardi 8 mai

 

    De Lerma jusqu’à Madrid, pluie battante. Une dizaine de jours avant le départ, les augures météorologiques nous promettaient des températures assez fraîches, même à Grenade. Nous allons vérifier que la science des prévisions reste beaucoup plus approximative qu’exacte.

    L’autoroute n’offre pas au voyageur belle matière, à propos de laquelle rêver. Hauts immeubles locatifs dépourvus de grâce, usines, entrepôts et supermarchés qui rivalisent de laideur avec les nôtres. Ici et là de gigantesques taureaux métalliques surveillent la circulation. Élisabeth eût aimé en photographier un, mais s’arrêter au bord de l’autoroute est malaisé. Le cliché va s’imprimer dans notre mémoire.

    L’autoroute espagnole présente des charmes que n’offre pas la française ; d’abord et surtout, le genêt, qui jette vers le ciel la profusion de sa jaune floraison. Or, il se trouve que Jean Genet occupe, dans le panthéon littéraire tout personnel que je chéris, une place privilégiée. Lui se reconnaissait dans l’arbrisseau vivace et sauvage, aux fleurs ensoleillées.