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25/01/2014

ANDALOUSIE 22

Andalousie, mon amour 22

 (Récit de voyage)

 

   Mercredi 9 mai

    Après une journée ensoleillée, très chaude, j’écris sur la terrasse. Je veux baigner dans cette lumière qui recule doucement vers l’ouest, me donner au chant qu’elle porte et qui me dit la beauté de Grenade. 

   Aux bruits dont j’ai parlé plus tôt, s’ajoutent rarement le bruit d’un moteur, voiture ou vélomoteur. La Calle de la Paz est peu passagère. Au loin, assez fréquemment, une sirène de police fracture la joyeuse sérénité du soir.

    Nous avons eu des nouvelles de notre deuxième fils, Pierrick. Juste avant notre départ, il avait attrapé la grippe qui m’avait mis sur le flanc pour deux semaines. Il se rend tout de même sur son lieu de travail, mais est si fatigué qu’il n’a que très peu d’efficacité.

    

24/01/2014

ANDALOUSIE 21

Andalousie, mon amour 21

 (Récit de voyage)

 

  Au dîner, les hirondelles nous gratifient d’un ballet à l’époustouflante vivacité, soulignée d’appels aigus, qui percent le ciel.

   Là-bas, au-dessus de la Sierra Nevada, le crépuscule rosit des immensités veinées de jaune. La cathédrale ponctue le soir de rappels têtus, chacun des quarts d’heure étant martelé de coups donnés par les battants de cloches.

   La promenade vespérale nous mêle à la foule qui, après la torride journée, se rafraîchit dans les ruelles et se désaltère aux terrasses des cafés. Les Espagnols s’interpellent joyeusement, la discrétion n’est pas de rigueur, vous pouvez parler aussi fort que vous le désirez, personne ne va se retourner ni s’étonner.

    La rumeur de ces innombrables conversations accompagne notre endormissement. La râpeuse, la rugueuse jota et le « r » roulé, si rude et rocailleux, encadrés de voyelles claires et claironnantes, ne cessent de se répercuter, d’une demeure à l’autre, avant deux ou trois heures du matin. Lorsque parfois je m’éveille, j’en souris avec bonheur. L’Espagne ne nous ’a pas quittés.

 

 

23/01/2014

ANDALOUSIE 20

Andalousie, mon amour 20

 

 

 (Récit de voyage)

 

   Où que vous alliez, la superette s’ingénie à pratiquer des prix à vous hérisser le poil. Nous n’y achetons que les victuailles indispensables à la brièveté de notre séjour.

    Hésitations, au moment de choisir le fromage, entre deux variétés, le « curado » et le « semi curado ». Auprès d’une brave ancienne, je m’enquiers de la nuance. Il s’agit du degré de maturité, donc de puissance du goût. Le premier sera plus prononcé que le deuxième. Nous optons pour le plus fort.

 

    Sa puissance ne va pas nous décevoir, mais ce type de fromage s’avère souvent coriace. Il est difficile de le découper en lamelles, il tend à s’effriter.