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05/01/2013

Témoignage (2)

Témoignage (2)

      (A propos d’une ville du sud de la France, célèbre pour son apéritif

 

 

    L’homme, qui nous a d’abord accueillis, s’est montré courtois ; il nous fallait attendre un quart d’heure, pour voir le film de présentation. Nous étions huit ou dix au total.

    Ce temps écoulé, arrive une espèce d’escogriffe à lunettes et cheveux blancs, démarche très assurée, je dirais même martiale, quoique l’homme émargeât visiblement chez les chapeaux mous.

    Après la projection, le guide endosse la tenue de l’examinateur et nous demande si nous n’avons pas été intrigués par un détail. Il attend de nous que nous lui posions une question, que personne ne se risque à formuler, tant le Maître affecte une mine sévère. Ce silence amène  notre mentor à déclarer que, en trois décennies de visites guidées, jamais un seul touriste n’a su lui poser la question primordiale. Pourquoi cela ? Parce qu’ils somnolent ou sommeillent, au lieu de regarder le film, trop occupés qu’ils sont à digérer !

    Lorsqu’il précisa qu’il exerçait le métier de guide depuis trente ans, il le fit sur le ton de qui est pour le moins las, peut-être même parfaitement dégoûté de gagner sa vie d’une aussi peu glorieuse manière.     

     Autrement dit, ce subtil individu nous traite comme du bétail à cornes, ou peut-être même comme un troupeau de longues oreilles. Merci pour le compliment. 

04/01/2013

Témoignage (1)

Témoignage (1)

      (A propos d’une ville du sud de la France, célèbre pour son apéritif)


    Un homme est installé sur l’aire de stationnement, qui propose la dégustation d’apéritifs et de vins. Etant le premier à revenir à la voiture, je m’arrête pour dire deux mots à l’autochtone.

    De taille médiocre et rondouillard, ce Monsieur me prend de très haut.

   «  Oui, Monsieur, je suis vigneron, nous le sommes depuis quatre générations dans la famille, ça vous suffit ? Ce que je propose ? Tenez, voilà la liste, avec les prix ! Ah, vous n’avez pas vos lunettes ! (Lit les noms et les prix à la vitesse de la tramontane ; ajoutez, par la-dessus, l’accent que l’écriture ne saurait imiter). Quoi            ? Le prix du rouge ? Mais je viens de vous le dire ! Vous avez oublié vos lunettes, mais vous avez des oreilles ! Ah, vous voulez d’abord en parler avec votre femme ? Alors, ça c’est grave, parce que le vin, c’est une affaire d’hommes, les femmes n’ont rien à voir là-dedans ! Mon pauvre Monsieur, si vous avez besoin de l’avis de votre femme, ah oui, je vous plains ! »

     Après ce laïus aussi empreint de tact que d’habileté commerciale, le lecteur aura deviné que je n’ai pas même voulu déguster les nectars de cet abruti.

     Le meilleur nous attendait à…  


 

02/01/2013

Mon vieux serviteur (2)

Mon vieux serviteur (2)

     Élisabeth me remit en mémoire la douloureuse réalité : le fidèle serviteur de ma méditation et le témoin de mes invectives et imprécations me couvre les épaules, le ventre et le dos depuis quinze années !

 

    Ah, vieil habit, comme à toi je suis attaché, que de tendresse j’ai pour toi, bien plus que pour moult personnes, dites humaines ! Te ravaler au rôle de chiffon à meubles, m’y résoudrai-je un jour ?

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