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29/01/2013

Carnet d'une randonnée (3)

Parlez-en à vos parents ou amis bretons à tous ceux qui aiment la Bretagne !

 

Carnet d’une randonnée (3)

    Le lecteur aura compris, grâce à ce préambule, que ma randonnée bretonne, après mes années anglo-saxonnes, signifiait un « retour aux racines », que personnellement je préférerais nommer « retour à la source », car je préfère me voir comme une eau libre, qui  court, plutôt que comme l’arbre pour toujours enraciné. Que cherchai-je, en partant marcher seul, le long des chemins creux, dans la lande et les forêts ? Que voulais-je lire, au fil du courant des ruisseaux, dans le chant du vent parmi les feuillages, dans les vitraux des églises et chapelles, et par-dessus tout, dans les yeux de ces Bretons de tous âges, paysannes et paysans, prêtres, ouvriers, crêpières, hôtelières, serveuses, étudiants et lycéens, à qui je parlai quelques instants, ou quelques heures, dont certains m’accueillirent fort généreusement sous leur toit ?

    Peut-être attendais-je d’eux qu’ils m’aidassent à trouver mon chemin sur les routes de la mémoire, cette mémoire perdue, inaccessible, puisque les deux pères, le biologique et le putatif, sont tous deux décédés, sans nous avoir livré leurs secrets, si secret il y eut…

    A l’heure où j’écris, dans ma famille, seules deux personnes parlent encore la langue bretonne, ma tante Marie Gien, née Le Goualer, demi-sœur de mon père, âgée de 92 ans, et Joseph Leroux,  un cousin âgé de 8O ans. Je les vois rarement.

    Depuis la randonnée de 1977, je suis souvent retourné en Bretagne, avec la famille que j’ai fondée, surtout à partir de 199O. Je connais mieux la province (mon père dirait « mon pays ») mais les doutes concernant l’origine même de la famille restent entiers. Je ne prétends pas fournir de réponses à des questions, qui de toute façon n’intéresseraient que mon entourage direct. Ce « Carnet » ne nous livrera que des impressions, à travers lesquelles je ne veux rien démontrer

Extrait de Hautes sources, vastes estuaires, 324 pages, 14 Euros frais d’envoi offerts.

28/01/2013

Carnet d'une randonnée (2)

Annonce 

   Actuellement, au parc de la Perraudière, à Saint-Cyr-sur-Loire, a lieu une belle exposition de tableaux, de Dawy, artiste peintre,    et ceci jusqu’au 28 janvier, tous les après-midis, de 14 heures à 18  heures. Si vous habitez près de Tours, ne manquez pas d’y aller. Entrée libre.

Carnet d’une randonnée (2)

   Née à Priziac, ma grand-mère paternelle, alors mariée à un M. Le Goualer, voit revenir son époux de la Grande Boucherie, mais l’homme a été gazé. Il meurt quelques années après, laissant ma grand-mère dans la misère,  probablement parce qu’il ne pouvait plus travailler. L’aïeule a déjà plusieurs enfants. 

    Le 12 octobre 1925, dans une chaumière, sur la commune de Le Croisty et près de la route de Plouerdut, naît mon père. Ma grand-mère s’est remariée avec un M. Le Fouler, mais il semblerait que le véritable père (on dirait maintenant « père biologique ») soit un M. Le Puits, lui-même déjà marié, père de famille. La bigamie n’étant pas légale en France, cet homme ne peut se charger de la mère et de l’enfant.

    Le père putatif donne un patronyme à mon père, mais guère plus. Il va de cidrerie en cidrerie, meurt certainement assez jeune. De lui, je ne sais presque rien.

    Mon père parla le breton jusqu’à son départ de Bretagne, en 1939, avec sa mère et son jeune frère. Puis, ne le pratiquant plus, il l’oublia. De sa province, il a toujours gardé la nostalgie, une nostalgie qui s’est accrue avec le temps.

   Extrait de Hautes sources, vastes estuaires, 324 pages, 14 Euros frais d’envoi offerts.

27/01/2013

Carnet d'une randonnée (1)

Annonce 

   Actuellement, au parc de la Perraudière, à Saint-Cyr-sur-Loire, a lieu une belle exposition de tableaux, de Dawy, artiste peintre,    et ceci jusqu’au 28 janvier, tous les après-midis, de 14 heures à 18  heures. Si vous habitez près de Tours, ne manquez pas d’y aller. Entrée libre.


Carnet d’une randonnée (1)

     (Juillet 1977)

   En Bretagne : relation fragmentaire d’une errance heureuse et douloureuse, du Morbihan aux Côtes d’Armor, à l’époque encore  mal nommées « Côtes du Nord. » Les notes qui vont suivre ont été rédigées au fil d’une marche en solitaire. En décembre 1976, j’étais revenu des Etats-Unis, psychologiquement délabré. Or, je n’avais que vingt-cinq ans. Le travail de reconstruction serait long et dur, au sens premier du mot « travail », cette sorte de torture pratiquée sous l’Empire Romain. En février 1977, je fus nommé au collège privé de  Richelieu, en Indre-et-Loire, où j’allais exercer les fonctions de professeur d’Anglais, jusqu’en juin 1982. De ce séjour dans la ville du cardinal, je garde surtout le souvenir d’une étroitesse d’existence et d’une profonde solitude, lesquelles contrastaient fortement avec la vie que je menai à Tours, pendant les fins de semaines. Quel contraste, aussi, avec mon existence londonienne, de 1974 à 1976 ! Richelieu, après Londres ou Paris, c’est le tombeau… Quel est l’intérêt, pourra se demander le lecteur, de conter une randonnée ? Des milliers de gens savent mettre un pied devant l’autre. Cela ne constitue pas en soi une originalité digne de récit. Ces objections ne manquent pas de pertinence. Donc, si je dois m’expliquer sur ce point, je remonterai en 1918, c’est-à-dire trente-sept ans avant ma naissance.

    Extrait de Hautes sources, vastes estuaires, 324 pages, 14 Euros frais d’envoi offerts.