18/03/2013
Johnny, écrivain (3)
Johnny, auteur littéraire (3)
9 février 2013 (Publication volontairement différée)
Autre mode qui court : débiner ceux que l’on a connus, amis ou parents. Bonne thérapie pour le foie. Vous vous videz de votre bile, puis le lecteur avide d’amertume ou d’aigreur vient boire vos secrétions, à petits verres gourmands. Plus c’est dégueulasse, plus ça schlingue, et mieux c’est réussi.
Imaginez la scène, au bar des Philosophes Amis de la Cirrhose :
« Vous reprendrez un petit verre de fiel, cher ami ? Excellente liqueur, vieillie en fût de chair, millésimes des années cinquante ou soixante. Personne n’a su mieux distiller sa hargne, depuis cette glorieuse période, que notre gentil Johnny. »
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17/03/2013
Johnny, écrivain (2)
Johnny, auteur littéraire (2)
9 février 2013 (Publication volontairement différée)
Revenons à l’idole des jeunes de soixante ans et plus. Je n’ai pas lu le livre de Johnny, mais je sais déjà ce qu’il contient. L’exploit vous épate ? Sûrement pas, puisque vous n’ignorez rien de la teneur de l’ouvrage, sans l’avoir lu vous-même. Ah, merveilleuse époque ! Il nous suffit d’écouter une interview ou de lire deux paragraphes dans une revue, et nous savons ce que l’auteur a « dans les tripes ». Nous sommes gagnants : économie de temps et d’argent.
Que les entrailles soient ou non vidés de leurs étrons, cuisinées ou pas, n’a que fort peu d’importance. Osons le : le parfum de cabinets flatte nos modernes narines. La matière brute nous offre ses charmes, naturels et puissants.
Notez bien que, même après le dévoilement médiatique, fort heureusement pour Johnny et son éditeur, il se trouvera suffisamment d’admirateurs, de gogos et d’amateurs de la castagne pour acheter le bouquin, car j’ai ouï dire que Sieur Haliday s’est mis à régler des vieux comptes.
10:30 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (0)
16/03/2013
Johnny, écrivain (1)
Johnny, auteur littéraire (1)
9 février 2013 (Publication volontairement différée)
La semaine écoulée, une nouvelle m’a ravi : Johnny Haliday se découvre une vocation d’écrivain ! Voilà qui va clore le groin des médisants, qui tous insinuaient que le rocker (et non roquet, Johnny serait plutôt rottweiler), un tantinet vieillissant ne disposait pas de neurones particulièrement développés.
Oh, nous savions déjà que, pour se hisser au niveau des étoiles des Lettres, il fallait d’abord et avant tout se rendre célèbre, pour n’importe quelle raison. J’eus l’occasion de l’écrire ailleurs : même l’ignoble a son utilité. Soyez prostituée, travesti, escroc, violeur, assassin, puis écrivez vos mémoires. Premièrement, vous serez sûr de trouver facilement un éditeur. Deuxièmement, puisque vous avez rampé dans la boue et la bouse, votre existence intéressera nécessairement le public. Ah, ne sourcillez pas ! Je vous dis que Le Public existe, alors, je vous en prie, croyez-moi ! N’allez pas me dire que ma parole ne vous suffit pas !
Je n’insisterai pas, car ces faits sont trop connus pour que je m’y attarde davantage.
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