Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/09/2012

Pour une vocation océanique (II)

Annonce

  Pour celles et ceux d’entre vous qui habitez en Indre-et-Loire, ou même dans un département limitrophe : le dimanche 16 septembre, je participerai, cette année, au deuxième salon du livre de Veigné, près de Tours, de 10 heures à 19 heures. Au plasir de vous y rencontrer et de pouvoir, avec vous, parler de littérature.

 

   

« O que ma quille éclate ! O que j’aille à la mer ! » Arthur Rimbaud « Le bateau ivre » 

Pour une vocation océanique


(Extrait de Hautes sources, vastes estuaires)

 

6 Nous courtisions la perfection, avec l’empressement que l’on mettrait à conquérir une très belle femme, celle qui nous apparaît, soudainement, comme la plus magnifique des dames. Sa couche serait le lieu d’un orgueilleux bonheur, celui de la supériorité reconnue sur des concurrents moins heureux.

 

7 Nous lui sacrifiions énergie, loisirs, amitiés, mais toujours elle s’esquivait.

 

11:22 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (0)

11/09/2012

Pour une vocation océanique... (I)

Annonce

    Pour celles et ceux d’entre vous qui habitez en Indre-et-Loire, ou même dans un département limitrophe : le dimanche 16 septembre, je participerai, cette année, au deuxième salon du livre de Veigné, près de Tours, de 10 heures à 19 heures. Au plasir de vous y rencontrer et de pouvoir, avec vous, parler de littérature.

 

    « O que ma quille éclate ! O que j’aille à la mer ! » Arthur Rimbaud « Le bateau ivre » 

           Pour une vocation océanique

 (Extrait de Hautes sources, vastes estuaires)

 

1 Jadis, c’est-à-dire avant les premiers symptômes du vieillissement, inexorable et destructeur, nous croyions à l’existence des Amériques. La jeunesse, se dissipant de désillusions en déconvenues, notre erreur nous apparaît dans sa grossière naïveté.

 

2 Alors, nous voulûmes être dépositaires d’une Amérique à découvrir. 

 

3 Notre lot se serait appelé « El Dorado ».  Son invérifiable promesse ne pouvait nous mentir. Au Pays de l’Erreur, nous avons subi mille errances.

 

4 La nouvelle de la mort de Dieu nous était parvenue. Nous le remplaçâmes par diverses idoles. 

 

5 La dernière bâtarde de Dieu, ce fut la perfection, en laquelle longtemps nous crûmes, ou voulions croire. 

10:22 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (0)

10/09/2012

L'adorateur de Dame Automobile

L’adorateur de Dame Automobile

 

    De tous ses biens, l’automobile est le plus précieux. Sur elle il veille comme sur la prunelle de ses yeux. Le lustre et l’éclat de la carrosserie, la soigneuse propreté de l’habitacle, le brillant et le poli des pièces mécaniques, lui fournissent au total l’idéal motorisé qui donne sens à sa vie.

    Pour ce charmant crétin, la voiture compte plus que les banales relations humaines. Lorsque, entre ses doigts, il serre le volant, et plus encore lorsqu’il manipule les vitesses, il déclare :

    « Je dialogue avec mon moteur ».  

    Au garage rutile la machine, comme l’idole dans sa chapelle. Mesdames, Messieurs, prosternons-nous. Nous voici en présence du sacré.

    Si par maladresse « sa » portière (oui, la voiture forme partie constitutive de sa personne) vous avez rayée, ou même si seulement il s’imagine la rayure, le butor vous menacera de dénonciation à la police, de terribles poursuites judiciaires, il plongera votre nom maudit dans l’opprobre.

    L’infortuné souffre ! Chaque éraflure, qui dépare la métallique beauté de sa déesse, le blesse dans sa chair, chaque rayure lui  cause une égratignure, une écorchure ! De ne point l’avouer, vous êtes méchant, pervers, de mauvaise foi. Ah, quel dommage que le bagne ait, depuis tant de décennies, fermé ses portes ! Des canailles de votre acabit ne méritent pas d’autre sort ! 

    Le voilà qui trépigne, hurle, vocifère, vous insulte ; sa trogne devient horriblement purpurine ; ses artères se gonflent, le sang galope à torrents, systoles et diastoles se bousculent, il écume et bave, se prépare consciencieusement l’arrêt cardiaque…

    Ah, si cela pouvait réellement arriver ! Au moins ferait-il une bonne chose dans sa vie de pure insignifiance : il nous délivrerait de son odieuse présence.   

09:13 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (0)