30/10/2012
Et passent les rats (5)
Elena Mirasol (5)
(Extrait de Et passent les rats, roman)
« Encore l’une de ces journées comme tant d’autres, ai-je murmuré. »
Avant même de franchir la porte du bureau, je redoute ces heures pendant lesquelles je vais faire de mon mieux pour satisfaire les exigences de mon chef de service, sans jamais y parvenir complètement. Pourquoi ? Parce que ma pensée me ramène toujours à ma passion artistique.
Le soir, si mes voisins sont sortis, je puis jouer du violon. S’ils restent chez eux, ils me redonnent leur concert de coups de balais contre le plafond… La musique s’élève vers ces imbéciles, mais eux, à l’écoute de mélodies, ne savent que s’abaisser à commettre des gestes ineptes et du tapage… Dans le voisinage, la seule personne qui prend plaisir à m’écouter, c’est Isabel Amapola. Outre les spectacles de danse, elle se livre à un commerce que l’archevêque réprouve fortement. Si je n’approuve pas la prostitution, je ne suis pas loin de la considérer comme un mal nécessaire, puisqu’elle existe depuis toujours, mais je compatis à la déchéance morale et physique de ces femmes, et de ces hommes, dont tous peuvent abuser.
( Roman d’atmosphère fantastique, 470 pages, 18 Euros, frais d’envoi compris)
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29/10/2012
Et passent les rats (4)
Elena Mirasol (4)
(Extrait de Et passent les rats, roman)
Sous nos latitudes, les amplitudes observées entre la température matinale et celle de midi, d’une part, puis entre celle-ci et celle d’après le crépuscule, d’autre part, sont considérables. Avant de sortir à midi, pour la pause du déjeuner, je laisserais le châle sur le dossier de ma chaise et j’enlèverais mes collants, car déjà il ferait trop chaud.
Le bus N° 13 n’a pas eu de retard. J’en fus naïvement reconnaissante au conducteur, comme si la ponctualité n’était pas un devoir professionnel auquel nous sommes tous astreints, mais une faveur que cet homme, dont je connais le visage mais ignore le nom, avait deviné, que moi, Elena Mirasol, secrétaire à l’Université Technologique, je suis frileuse. Sans nous connaître autrement que dans cette circonstance précise, nous nous saluons poliment. Il me réserve même parfois une phrase aimable, s’enquiert de ma santé, ou me complimente à propos de ma tenue vestimentaire. Je lui souris, le remercie, mais ne reste pas, comme le font certaines personnes, hommes ou femmes, debout près du conducteur, afin de converser avec lui.
( Roman d’atmosphère fantastique, 470 pages, 18 Euros, frais d’envoi compris)
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28/10/2012
Et passent les rats (3)
Elena Mirasol (3)
(Extrait de Et passent les rats, roman)
J’ai, quelques instants, contemplé le site nommé « Castillo de las Tormentas », et plus précisément le « Torreon de las Aguilas », poste d’observation préféré des rapaces, comme si je découvrais ces étranges amoncellements rocheux, comme si j’avais été nouvelle venue dans notre cité. Ces bizarres constructions de la nature m’étonnent encore aujourd’hui, autant qu’au premier jour. Les êtres platement réalistes ou prosaïques, comme le sont tant de mes concitoyens, appelleraient cela de la candeur, mais que m’importe ? La pénible expérience quotidienne m’a enseigné qu’il vaut mieux taire les sensations esthétiques procurées, soit par l’Art lui-même, soit par la sauvagerie primitive, dans toute sa rugueuse intransigeance.
« Pourvu que le bus N° 13 n’ait pas de retard, ce matin… Je n’ai guère envie de l’attendre par ces températures encore presque hivernales… Pourtant, nous sommes déjà en mars. »
( Roman d’atmosphère fantastique, 470 pages, 18 Euros, frais d’envoi compris)
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