Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14/08/2013

e fouineur 4

Le fouineur (4)

 

    Je lui ai tendu ma carte de visite. Avec grande attention, il l’a examinée, a marmonné un commentaire entre ses dents jaunes, que j’ai voulu interpréter comme une sorte de compliment, puis m’a restitué le document avec vivacité, comme s’il redoutait que le bristol ne lui brûlât les doigts.

    « Ah, oui, la prophétie des Maztayakaw ? Evidemment, c’est une curiosité qui intéresse les érudits, comme vous, mais il me paraît difficile de prendre cela au sérieux. Ces phrases poétiques et pleines de menaces imprécises peuvent s’interpréter de tant de façons différentes, ne croyez-vous pas, Monsieur ? » 

    Malgré ses objections, j’ai réitéré mon désir d’examiner les tablettes de la prophétie.

    «  En principe, la chose est possible et permise, mais il vous faudra d’abord emplir un formulaire de demande d’accès en trois exemplaires, et nous fournir quelques pièces justificatives : photocopies de votre passeport et de la carte de séjour, certifiées conformes par M. le Maire et M. le Commissaire. Lorsque ce dossier sera complet, c’est avec plaisir que mon épouse, ici présente, vous guidera dans le dédale de nos sous-sols, Mr Mark Mywords. »

  

(Extrait du roman Et passent les rats, en vente sur ce blog)

 

 

 

 

09:48 Publié dans Romans | Lien permanent | Commentaires (0)

13/08/2013

Le fouineur 3

Le fouineur (3)

    La bibliothécaire m’a demandé au nom de quel organisme, université ou journal je voulais entreprendre cette étude atypique. Ma carte de journaliste indépendant et d’écrivain jouissant d’une notoriété internationale l’a quelque peu impressionnée.

    «  Je puis demander à Monsieur le Conservateur s’il désire vous recevoir. Qu’en pensez-vous ? Il sera plus au fait de ces choses-là que moi-même. »

    J’ai approuvé la suggestion. En ma présence, elle a téléphoné au Conservateur, qui ne m’a fait attendre que peu de temps.

    Luis Papelero, puisque c’est son nom, est un petit homme chétif et chauve, d’une exemplaire laideur, à la voix chevrotante, au regard fuyant. Au total, il m’est apparu comme un être affligé d’un tempérament timoré. Est-ce ma stature qui l’a impressionné à ce point, ou vit-il dans la peur journalière de sa peu féminine épouse ? 

   (Extrait du roman Et passent les rats, en vente sur ce blog)

 

 

 

 

 

 

10:02 Publié dans Romans | Lien permanent | Commentaires (0)

12/08/2013

Le fouineur 2

Le fouineur (2)

 

    «  C’est que, voyez-vous, Monsieur, je ne sais pas si Monsieur le Conservateur vous accordera l’autorisation de compulser les tablettes. Ce sont des pièces uniques, de grande valeur historique. Ensuite, connaissez-vous la langue de ce peuple primitif, qui n’a pas résisté à la venue de la civilisation ? »

    Mon interlocutrice a semblé encore plus interloquée par ma réponse que par ma demande :

    «  Les Maztayakaw avaient fondé une civilisation, brillante et raffinée, qui n’avait rien à envier à celle des conquérants. Au contraire, les seconds auraient pu apprendre bien des choses des premiers, s’ils s’étaient comportés de manière humaine envers ceux qui les avaient accueillis avec beaucoup de confiance, au lieu d’agir comme des brutes sanguinaires, affamées de lucre. Quant à la langue de ces « sauvages », oui, je l’ai étudiée. Ce prétendu « baragouin » n’était pas moins riche et nuancé que la langue des envahisseurs, bien au contraire. Je connais des traductions différentes et parfois contradictoires de la prophétie. J’aimerais me former mon opinion. »

 

(Extrait du roman Et passent les rats, en vente sur ce blog)

 

 

 

 

09:47 Publié dans Romans | Lien permanent | Commentaires (0)