10/10/2013
Ces si belles lettres 4
Ces si belles lettres de nos très chers éditeurs (4)
Le mot le plus fréquemment usité, dans les courriers de désaveu, c’est « malheureusement » ; parfois, ils vont jusqu’à employer un tragique « hélas ». Ce refus n’est pas de leur fait. Le Malheur, divinité impersonnelle, s’acharne contre nous ; notre échec est causé par sa mauvaise volonté.
De façon touchante, ils ajoutent qu’ils nous remercient pour notre « confiance ». Sortons nos mouchoirs. Humectons-les de larmes compatissantes. Ce refus peine au moins autant nos très chers éditeurs que nous-mêmes.
Extrait de Hautes sources, vastes estuaires, en vente sur ce blog.
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09/10/2013
Ces si belles lettres 3
Ces si belles lettres de nos très chers éditeurs (3)
Reconnaissons que nos très chers éditeurs se montrent, sur le plan épistolaire, beaucoup plus aimables que ne le sont parfois certaines de leurs secrétaires, téléphoniquement parlant. Ces efficaces dames savent nous envoyer aux cinq cents diables, sans le secours de la religion, ou sur les roses, sans arracher de ces fleurs les épines, donc sans la moindre précaution oratoire. Elles ont l’art de nous remettre à notre place, celle de vils tâcherons de l’écriture, qui jamais ne montreront notre face enfarinée dans les « étranges lucarnes ».
Demandez à parler à M. Machin ou Mme Trucmuche, responsables de fabuleuses collections. Le ton, d’impersonnel qu’il était, devient hautain. Quoi, vous le lombric provincial, vous osez présenter une telle requête ! Converser, même à distance, avec cet aigle ou cette colombe, vous l’ignoble ver qui ne méritez pas même un coup de bec, vous qui toujours vous tortillerez sur la glèbe de vos ancêtres, manants et serfs ! N’y revenez surtout pas ! Vous n’existez pas ! L’avez-vous bien compris ?
Extrait de Hautes sources, vastes estuaires, en vente sur ce blog.
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08/10/2013
Ces si belles lettres 2
Ces si belles lettres de nos très chers éditeurs (2)
Les si belles lettres de nos très chers éditeurs, dans le genre « esquives polies » sont des chef-d’œuvres, qui méritent d’être encadrés. En effet, ces dames et ces messieurs se montrent si courtois ! Ils n’aiment pas nous peiner.
D’accord, il y a peut-être une part de calcul dans cette gentillesse. Supposez, par exemple, que le gâcheur de papier nous ponde « le » plus grand succès de librairie » de la décennie, du siècle !
Oui, c’est très improbable, mais il vaut mieux ne se fâcher avec personne. Même cet écrivaillon de dernière zone peut se révéler, quelque jour lointain, sous les traits du génie que profondément il est, si profondément que cela n’est pas encore paru en pleine lumière éditoriale…
Extrait de Hautes sources, vastes estuaires, en vente sur ce blog.
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