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16/03/2014

SVEVO 5

Italo Svevo 5

 

Una grandeza latente

Aron Ettore Schmitz nace el 9 de diciembre de 1861 en Trieste, de padre y madre judíos. Francesco Schmitz, descendiente de húngaros y renanos, empezó como vendedor calle- jero y acabó como próspero comerciante de artículos de cristalería. Por su parte, Allegra Moravia pertenecía a una familia autóctona de la ciudad, y dio a luz a dieciséis hijos, de los cuales solo sobrevivieron ocho. Cuentan que su marido Francesco, cada vez que nacía un nuevo Schmitz, exclamaba: “¡Hoy mi capital ha aumentado un millón!”

 

Italo Svevo, un provincial universel 5

 

 

Une grandeur latente

 

Aron Ettore Schmitz naît le 9 décembre 1861, de père et mère juifs. Francesco Schmitz, descendant de hongrois et de rhénans, commença comme vendeur ambulant, et finit comme marchand prospère d’objets en cristal. De son côté, Allegra Moravia appartenait à une famille originaire de la ville et donna le jour à seize enfants, parmi lesquels seulement huit survécurent. On raconte que son mari Francesco, à chaque fois que naissait un nouveau Schmitz, s’exclamait « Aujourd’hui, mon capital a augmenté d’un million ! »

 

   Avec l’aimable autorisation de la revue Que leer. Texte de Carles Barba.

 

 

 

15/03/2014

SVEVO 4

Italo Svevo 4

 

Un provinciano universal

 

   El reconocimiento italiano llega dos años después, en 1925, gracias a un largo artículo de Eugenio Montale en L’Esame que hace justicia no solo al Zeno sino a las dos anteriores producciones del escritor. Svevo disfruta entonces de una momentánea fama, reescribe Senectud, reordena relatos antiguos y engendra nuevos, y la muerte (en 1928, por accidente automovilístico) le pilla entregado a una continuación de los avatares de Zeno Cosini, Il Vecchione, obra que quedará en borrador. En todo caso, en la década de los 1930 (con el fascismo y sus implacables le- yes raciales) el legado de este judeo-italiano quedará otra vez olvidado, y su estrella no volverá a brillar hasta los años 1950, en que las nuevas generaciones (del grupo Solaria, entre otros) aquilatan plenamente el alcance de su modernidad. A las palabras de Montale de 1925 se les reconoce una absoluta vigencia: “Svevo è uno scrittore sempre aperto: ci acompagna, ci guida fino a un certo punto ma non ci da mai l’impressione di aver detto tutto: è largo e inconclusivo come la vita”.

 

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Italo Svevo, provincial universel 4

 

   En Italie, la reconnaissance arrive deux ans plus tard, en 1925, grâce à un article de Eugenio Montale dans L’esame (L’examen), qui rend justice non seulement à Zeno, mais aussi aux deux créations antérieures de l’écrivain. Svevo jouit alors d’une célébrité momentanée, réécrit Sénescence, revoit des récits anciens, en crée de nouveaux, mais en 1928 la mort le fauche dans un accident de la route, alors qu’il se consacre à une suite des avatars de Zeno Cosini, Il vecchione (Le vieillard) qui restera à l’état de brouillon. En tout cas, dans les années 1930, avec le fascisme et ses implacables lois raciales, l’héritage de ce juif italien tombera de nouveau dans l’oubli, et son étoile ne se remettra à briller que dans les années cinquante, au cours desquelles les nouvelles générations (entre autres, le groupe Solaria) estimeront pleinement la portée de sa modernité. On reconnaîtra une validité absolue aux propos tenus par Montale, en 1925 : « Svevo é uno scrittore sempre aperto : ci accompagna, ci guida fino a un certo punto ma non ci da mai l’imperssione di aver detto tutto : è largo e inconclusive come la vita ». « Svevo est un écrivain toujours ouvert. Il nous accompagne, nous guide jusqu’à un certain point mais il ne nous donne jamais l’impression d’avoir tout dit ; comme la vie, il est long, mais ne conclut pas ».

 

    Avec l’aimable autorisation de la revue Que leer. Texte de Carles Barba.

 

 

 

14/03/2014

SVEVO 3

Italo Svevo 3

 

Un provinciano universal

 

Estará veinticinco años sin publicar ficción, sin duda escocido por la incomprensión de sus compatriotas, y será un joven profesor de la Berlitz local, en la que Schmitz se había inscrito para refrescar su inglés, quien le de- vuelva la confianza en sus aptitudes literarias y le saque de su aislamiento provinciano. Alrededor de 1906, en efecto, James Joyce aterrizó en Trieste (tras fugarse de Dublín con su recién adquirida pareja, Nora) y el azar lo llevó a radicarse en el Adriático y a conocer a aquel alumno veintiún años mayor y que escondía, tras su perfil de ejecutivo naviero, a un escritor consumado. Sin duda, aquel encuentro entre espíritus afines reactivó la singladura literaria del triestino, que en 1923 pudo publicar La conciencia de Zeno, un ca- polavoro del siglo XX que fue saludado como tal desde la cosmopolita París, donde Joyce(y los críticos Valéry Larbaud y Benjamin Crémieux) se encargaron de jalearla debidamente.

 

James Joyce en 1904

 

Italo Svevo, provincial universel 3

 Il passera vingt-cinq années  sans publier de fiction, sans aucun doute blessé par l’incompréhension de ses compatriotes, et ce sera un jeune professeur de l’école Berlitz locale, où Schmitz s’est inscrit pour rafraîchir son anglais, qui lui rendra confiance en son talent littéraire et le sortira de l’isolement provincial. Aux environs de 1906, en effet, James Joyce atterrit à Trieste (après avoir fui de Dublin, avec sa compagne, rencontrée peu auparavant, Nora) et le hasard l’amena à s’installer au bord de l’Adriatique, et à connaître cet élève de vingt et un ans plus âgé que lui et qui cachait un écrivain consommé, derrière son profil d’amateur. Certainement, cette rencontre entre esprits apparentés relança le triestin sur la voie de la littérature, car en 1923 il pouvait publier La conscience de Zeno, un capolavoro (2) du  20e siècle, qui fut salué comme tel, depuis Paris la cosmopolite, où Joyce (et les critiques Valéry Larbaud et Benjamin Crémieux) se chargèrent de l’acclamer, comme il se devait.

(2)  En italien dans le texte, Signifie chef d’œuvre.

 


Avec l’aimable autorisation de la revue Que leer. 
 Texte de Carles Barba.