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19/03/2014

SVEVO 8

Italo Svevo, un provincial universal 8

 

   Alrededor de 1890, el treintañero Ettore Schmitz sufre una flagrante disfunción: por un lado, se cree “dotado de una grandeza latente” (la que Elio adivinaba) y, por otro, a diario se ve engullido por la monotonía y es- terilidad de su trabajo oficinesco. Anota: “La mia indifferenza per la vita sussiste sempre”. Total: decide reconducir este ennui hacia un proyecto novelístico, y pergeña Una vida, historia del joven suicida Alfonso Nitti, cuya vocación intelectual se ve estrangulada por la mediocridad de su medio social, y por las veleidades de una novia escritora. La obra se publica en 1892, pagada de su bolsillo, y no obtiene ninguna resonancia.

Italo Svevo, un provincial universel 8

 

 

Aux alentours de 1890, le trentenaire Schmitz souffre d’un dysfonctionnement évident : d’un côté, il se croit riche « d’une grandeur latente » ( qu’ Elio avait décelée) et, de l’autre, il se sent dévoré par la monotonie et la stérilité de son travail bureaucratique. Il note : «  La mia indifferenza per la vita sussiste sempre ». (« Mon indifférence à la vie persiste toujours »). Total : il décide de recycler cet ennui (3) dans un projet romanesque et il concocte Une vie, l’histoire d’un jeune suicidé, Alfonso Nitti, dont la vocation intellectuelle se voit étranglée par la médiocrité de son milieu social, et par les velléités d’une fiancée auteur. Payée de sa poche, l’œuvre est publiée en 1892 et n’obtient aucun écho.

    (3) Ennui, en français dans le texte original.

 

 

    Avec l’aimable autorisation de la revue Que leer. Texte de Carles Barba.

18/03/2014

SVEVO 7

Italo Svevo, un provincial universal 7

 

   En 1878, nuestro joven regresó a Trieste y se matriculó en el Instituto Superiore Commerciale Revoltella. Alentó por entonces la idea de convertirse en actor, pero su mala dicción le dejó fuera de un casting y ya no reincidió. En cualquier caso, en 1880 hubo de interrumpir sus estudios comerciales porque el negocio familiar quebró y su padre sufrió además un irreversible colapso físico. Con lo cual, a los 19 años, entró a trabajar en la sucursal triestina de la Banca Union de Viena. Estará atado a este empleo oficinesco durante casi veinte años, hasta su matrimonio. Fuera de las horas laborables, empezó a frecuentar algún que otro salón artístico, y conoció a algunos personajes de la bohemia local. Intimó especialmente con el artista plástico Umberto Veruda (siete años más joven), un tipo alegre y despreocupado que, más adelante (en 1904, a los 36 años), morirá inesperadamente, dejándole un hondo vacío. En memoria suya, organizará una exposición de sus cuadros, aportando algunos de su propia colección.

 

Italo Svevo, un provincial universel 7

 

   En 1878, notre jeune homme retourna à Trieste et s’inscrivit à l’Institut Supérieur de Commerce Revoltella. Il caressa alors l’idée de devenir acteur, mais sa mauvaise diction l’écarta d’une pré-sélection et il ne récidiva pas. En tout cas, en 1880, il dut interrompre ses études commerciales, parce que l’affaire familiale fit faillite et, la santé physique de son père se détériora, de façon grave et définitive. C’est ainsi que à 19 ans, il fut employé à l’Union Bancaire de Vienne. Il allait rester enchaîné presque vingt ans, à cet emploi de bureau, jusqu’à son mariage. En dehors des heures de travail, il commença à fréquenter tel ou tel salon artistique et connut quelques-uns des personnages de la bohème locale. Il se lia plus spécialement d’amitié avec le plasticien Umberto Veruda, de sept ans plus jeune que lui, un homme joyeux et insouciant qui, plus tard, en 1904, allait mourir de façon inattendue à l’âge de 36 ans, lui laissant un grand vide. En sa mémoire, il allait organiser une exposition de ses tableaux et y apporterait quelques-uns de sa propre collection.

 

 Avec l’aimable autorisation de la revue Que leer. Texte de Carles Barba.

17/03/2014

SVEVO 6

Italo Svevo, un provincial universal 6

 

  En consonancia con esta mentalidad crematística, los hijos varones del clan (Ettore, Adolfo y Elio) fueron enviados a una prestigiosa escuela de comercio en Segnitz am Main, Alemania, en régimen de internado. Lejos de formarse como futuro hombre de negocios austrohúngaro, en aquel pensionado Ettore enseguida se decantó por frecuentar la biblioteca del centro. Descubrió allí a los románticos alemanes (Goethe, Schiller, Heine y Jean Paul); a filósofos como Schopenhauer y a los novelistas rusos del XIX. En esos años (de los 12 a los 17) estrechó un fuerte vínculo con su hermano predilecto, Elio, el único de ellos que detectó tempranamente su genio y decidió (son sus propias palabras) “confinarse a la humilde tarea de ser su contable e historiador”. Para ello, llevó un diario en el que anotaba los movimientos y pensamientos del futuro novelista. “Ningún historiador admiró tanto a Napoleón como yo admiré a Ettore”, dejó anotado Elio en su diario.

 

Italo Svevo, un provincial universel 6

 

   En accord avec cette mentalité chrématistique, les enfants mâles du clan (Ettore, Adolfo et Elio) furent envoyés à une prestigieuse école de commerce, à Segnitz am Main, en Allemagne, comme pensionnaires. Au pensionnat, très éloigné de se former comme futur homme d’affaires austro-hongrois, Ettore pencha aussitôt vers une fréquentation de la bibliothèque du centre. Là, il découvrit les romantiques allemands (Goethe, Schiller, Heine et Jean Paul) ; des philosophes comme Schopenhauer et les romanciers russes du 19e. Durant ces années, de 12 à 17 ans, il noua un lien très fort avec son frère Elio, le seul entre tous qui détecta de façon précoce son génie et décida (ce sont ses propres paroles) « de se limiter à l’humble tâche d’être son comptable et biographe ».

  Pour cela, il tenait un journal, dans lequel il notait les déplacements et les pensées du futur romancier. « Aucun historien n’a  admiré Napoléon, comme moi j’ai admiré Ettore », nota-t-il dans son journal.

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   Avec l’aimable autorisation de la revue Que leer. Texte de Carles Barba.