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16/06/2014

S'Albion à Cologne

D’Albion à Cologne 15

       Dimanche 17 août

     Que trafiquent  ces meutes de  tracteurs sur la route ? Convois chargés de gens, qui paraissent plutôt partis en goguette que pour aller travailler aux champs. Le problème est que leur pesante lenteur nous ralentit beaucoup. Nous avançons à vingt kilomètres heure seulement ! Certes, cela nous donne le temps d’admirer le paysage, lequel est toujours aussi magnifique. Finalement, les amateurs de lourds engins se garent et nous laissent passer. « Danke schön ! Sehr freundlich von Ihnen ! ». C’est très aimable de votre part. Nous apprendrons que, dans le secteur, se déroulait une sorte de comice agricole.

    Tandis que nous nous traînions pitoyablement comme des mastodontes, des douzaines de motards nous doublaient allégrement. Ces sportifs sur deux roues motorisées ne sont pas tous des jeunots. Parmi eux, nous remarquons des hommes et des femmes de notre génération et de plus âgés. Les Allemands ne considèrent pas que ce mode de déplacement comme l’apanage des moins de trente ans.  

   

 

 

15/06/2014

D'Albion à Cologne 14

D’Albion à Cologne 14

  

 Je ne puis résister à la tentation de m’approcher de l’eau, à un endroit où cela peut se faire sans être ni équilibriste, ni casse-cou. J’ai tant de souvenirs dans la tête, de pique-niques familiaux en Forêt Noire ; papa plaçait les bouteilles au frais, dans le torrent. Nous n’avions pas besoin de glacière. J’ai trempé mes mains dans l’eau froide et vive, et j’en ai mouillé mon visage. A Todnau, j’ai retrouvé le parfum des primes années, grâce au courant de la cascade.

    La journée a été bien remplie. Nous allons être en retard pour le dîner. A l’aide du téléphone portable, j’appelle la pension Faller, afin qu’elle prévienne le restaurant Adler du contretemps. Non, merci, nous ne dînerons pas dehors ; oui, il a fait assez beau, mais le temps est trop frais pour des Français de la vallée de la Loire !

 

14/06/2014

D'Albion à Cologne 13

D’Albion à Cologne 13

  Dernière étape de la journée : la cascade de Todnau. Vision d’une force sauvage, incoercible, pur don de la montagne, merveille naturelle, que nos sens aux affûts ne peuvent saisir que partiellement. Spectacle éternel, grandiose jusque dans la monotonie même, de la chute de ces trombes, bouillonnantes et rugissantes. Nos yeux et nos oreilles s’emplissent de cette écume blanche et de ce fracas, qui me semble être la voix de la montagne.

 

    « Der Wasserfall » totalise 97 mètres de hauteur, nous dit le guide vert, mais aucun chiffre ne nous instruira jamais sur la nature profonde, secrète et poétique de la cascade. Rimbaud lui-même employa le mot Wasserfall dans les Illuminations . Que perçut-il dans le mot germanique ? Le grondement de l’eau qui dégringole par tonnes ?