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22/02/2013

Carnet d'une randonnée (27)

Parlez-en à vos parents ou amis bretons, à tous ceux qui aiment la Bretagne !

Carnet d’une randonnée (27)

Saint Nicolas du Pelem

    Vers 17 heures, j’arrivai à l’heure de la pause café dans une ferme. Au bout d’une demi-heure de conversation, je pensai que la glace était suffisamment rompue pour demander l’autorisation de dormir sur la paille, sous le hangar. L’agriculteur me l’accorda.

    Le maître de céans soignait vaches et taureaux. Je le suivis dans ses allées et venues. L’homme au franc parler fit allusion aux mijaurées qui font la moue, face à la moindre infraction aux règles d’hygiène. Pourtant, ne consomment-elles pas la viande et le lait, provenant de bestiaux pissant et chiant ? Prendre des airs dégoûtés, c’est facile. Nettoyer les étables l’est moins.

    Finalement, je fus invité à dîner, puis je dormis dans le grenier, où un lit était dressé. Je pris également mon petit déjeuner à la ferme. Autour de la table, il y avait trois générations.

    Mes hôtes me dirent ne pas comprendre le Breton de la télévision. Langue d’intellectuels, éloignés des réalités du terroir, où le parler varie grandement d’une contrée à l’autre.

    J’offris de dédommager ces paysans si hospitaliers, mais ils refusèrent tout paiement. Ils s’appelaient les Tallec. Si quelque jour ils lisaient ces lignes, qu’ils sachent que je leur suis resté reconnaissant.

    Extrait de Hautes sources, vastes estuaires, 324 pages, 14 Euros frais d’envoi offerts.

21/02/2013

Carnet d'une randonnée (26)

Parlez-en à vos parents ou amis bretons, à tous ceux qui aiment la Bretagne !

Carnet d’une randonnée (26)

Impressions d’un fest-noz

    Bien avant d’arriver à la salle des fêtes où se tiendrait la soirée, j’entendis la musique à la fois aigrelette et joyeuse des instruments bretons, jouant des airs traditionnels. Comme beaucoup de gens, je suis sensible à la musique, sinon à toutes les musiques, du moins à beaucoup d’entre elles. D’ailleurs, je plains les personnes que la musique laisse indifférentes. Elles se privent d’une grande source de plaisir, à laquelle rien ne me ferait renoncer.

    J’observai qu’une majorité des danseurs et danseuses étaient des jeunes. Ils ne portaient pas le costume traditionnel, au contraire des groupes folkloriques se produisant pour les touristes. L’essentiel n’est pas là. Non, il importe, d’abord et surtout, que le rythme propre à un peuple vive et se perpétue, à travers sa musique et sa langue. Elles expriment une part d’humanité, unique, inimitable, irremplaçable.

    Le rythme du fest-noz m’a investi, conquis. C’était comme si des doigts invisibles réveillaient des cordes enfouies dans ma mémoire, si profondément que j’avais jusqu’alors négligé de les faire vibrer.

    .Extrait de Hautes sources, vastes estuaires, 324 pages, 14 Euros frais d’envoi offerts.

 

20/02/2013

Carnet d'une randonnée (25)

Parlez-en à vos parents ou amis bretons, à tous ceux qui aiment la Bretagne !

Carnet d’une randonnée (25)

L’abbaye de Bon Repos.

     J’y parvins juste à temps pour la dernière visite et, à cette heure tardive, je fus l’unique touriste à suivre le guide. Le ton de voix monocorde, mécanique et donc monotone de cette profession m’a toujours irrité. En l’espèce, ce guide débutant n’échappait pas totalement au défaut de sa corporation. La manière doctorale et sentencieuse de s’exprimer, que parfois l’on reproche aux enseignants, subsiste là, sans que la plupart des gens trouvent à s’en plaindre.

    Là encore, la toiture s’était effondrée. Subsistaient seuls les murs principaux. Quelques années plus tard, je revis l’abbaye en compagnie de ma femme. Le travail de restauration continuait d’avancer, lentement certes, mais il n’était pas abandonné.

    Extrait de Hautes sources, vastes estuaires, 324 pages, 14 Euros frais d’envoi offerts.