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31/12/2013

LLAMAZARES 13

Une entrevue avec Julio Llamazares 13

 

(Magazine Qué leer)

 

   Mais ce personnage dit que, peu à peu, l’homme quitte des époques. En tant qu’écrivain, on laisse aussi des époques derrière soi ?

    Oui, certainement. Et même on délaisse des genres. J’ai commencé par écrire de la poésie et je ne me suis pratiquement pas remis à écrire de la poésie. Malgré tout mon respect pour les poètes, je pense que c’est un genre de jeunesse, lorsque l’on croit que les choses peuvent se dire crûment et à tombeau ouvert. Ensuite on se rend compte que les vérités se disent mieux en mentant. Une fois, dans un bar de Fonsagrada, à Lugo, deux ivrognes ont parfaitement expliqué ce que j’ai fait toute ma vie. L’un d’eux disait à l’autre, sur un ton très solennel : « SI je te disais la vérité, je te mentirais ». C’est la définition de la littérature.

 

Español

 

-Pues este personaje dice que el hombre va abandonando épocas, ¿cómo escritor se dejan también épocas atrás?

-Sí, seguramente. Incluso vas dejando géneros. Yo empecé escribiendo poesía y no he vuelto a escribir poesía prácticamente. Con todos mis respetos para los poetas, pienso que es un género de juventud, de cuando crees que las cosas se pueden decir en crudo y a tumba abierta. Luego te das cuenta de que las verdades se dicen mejor mintiendo. Una vez en un bar de la Fonsagrada en Lugo, dos borrachos me explicaron perfectamente lo que yo he hecho toda la vida. Uno le decía a otro con gran solemnidad: “Si te dijera la verdad, te mentiría”. Es la definición de lo que es la literatura.

 

 

 

 

30/12/2013

LLAMAZARES 12

Une entrevue avec Julio Llamazares 12

 (Magazine Qué leer)

 

 Est-ce aussi nécessaire de sentir que l’on a des racines ?

Le roman parle de la nécessité ou l’absence de nécessité des racines. Je suis né à un endroit qui n’existe plus et je ne peux pas y retourner, ainsi le personnage, d’une certaine façon, c’est moi. Car au fond tous les personnages sont des masques de l’auteur. Chaque personnage est une partie de toi-même et tous, réunis, reflètent ta pensée.

 

Español

 

-¿Tan necesario es sentir unas raíces?

-La novela habla de esa necesidad o no de tener unas raíces. Yo nací en un sitio que ya no existe y no puedo volver a él, así que ese personaje, en cierto modo, soy yo. Si es que al final todos los personajes son máscaras del autor. Cada personaje es una parte de ti mismo y todos en conjunto reflejan tu pensamiento.

 

 

 

29/12/2013

LLMAZARES 11

Une entrevue avec Julio Llamazares 11

 (Magazine Qué leer)

 

 

 

   La mémoire aussi a un effet médicinal sur le personnage, qui lui permet d’avoir un ancrage, parce qu’il sent que déjà il n’appartient plus à aucun camp. Vous, de par votre expérience, vous avez éprouvé cela et vous y avez réfléchi. La mémoire comme identité, est-ce cela que vous vouliez souligner dans ce livre ?

La mémoire, comme identité de la personne, mais il faut aussi savoir que la mémoire nous emporte et nous use. La mémoire n’est pas objective, elle est changeante. Finalement, c’est un gros mensonge, auquel pourtant nous nous accrochons. Le personnage dit que la mémoire est la seule patrie de celui qui a renoncé à toutes les autres ou les a perdues. La mémoire est sélective, elle idéalise, elle change les choses… Mais c’est ainsi. Beaucoup de gens, que j’ai connus en fréquentant les universités de différents pays, m’ont inspiré l’idée du personnage. J’ai connu des personnages étrangers à eux-mêmes, des nomades… Le personnage du roman est un vagabond, qualifié, mais un vagabond, d’où l’inquiétude que lui donne le face à face avec sa mère, malade d’Alzheimer.

 

 

Español

 

-La memoria  también tiene un efecto medicinal en el personaje, es lo que le permite tener un anclaje, porque siente que ya no pertenece a ningún lado. Usted, por biografía, ha sentido y reflexionado esto, ¿la memoria como identidad es lo que quería destacar en este libro?

- La memoria, como identidad de la persona, pero hay que saber que la memoria nos arrastra y nos desgasta. La memoria no es objetiva, es cambiante. Al final, es una gran mentira, pero a la que nos agarramos. El personaje dice que la memoria es la única patria del que ya ha renunciado a todas o las ha perdido. La memoria es selectiva, idealiza, cambia las cosas… Pero es así. La idea del personaje me la sugirieron muchas personas que he conocido al ir por universidades de diferentes países. He conocido personajes extranjeros de sí mismos, nómadas… El personaje de la novela es un vagabundo, cualificado, pero vagabundo, por eso la inquietud que le produce enfrentarse a la madre con alzheimer.