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21/03/2014

SVEVO 10

Italo Svevo, un provincial universal 10

 

Tras veinticinco años de silencio, James Joyce vino a rescatar la escritura del triestino.

 

Entre los 20 y los 30 años pasará una larga travesía del desierto. Perderá sucesivamente a su hermano Elio, a su padre y a su madre, y tendrá que bregar hasta 1899 con un empleo en la banca que le deja vacío y hasta embru- tecido. Compensa estas contrariedades estudiando violín, y leyendo apasionadamente de noche a Balzac, Stendhal y Zola. A través de sus colaboraciones en el diario nacionalista L’Indipendente, se afirma como crítico literario y también como fabulador, con un primer racconto titulado Elasesino de via Belpoggio.

 Italo Svevo, provincial universel 10

 Après vingt-cinq ans de silence, James Joyce vint sauver l’écriture du triestin.

     

 

De 20 à 30 ans, il connaîtra une grande traversée du désert. Il perdra successivement son frère Elio, son père et sa mère, et devra trimer jusqu’en 1899, dans un emploi à la banque, qui le vide et l’abrutit même.  Il se console de ses ennuis, en apprenant à jouer du violon et en lisant Balzac, Stendhal et Zola, avec passion, la nuit. Grâce à sa collaboration au journal nationaliste L’indipendente, il s’affirme comme critique littéraire  et aussi comme auteur de fiction, avec une première nouvelle, L’assassin de la via Belpoggio

 

Avec l’aimable autorisation de la revue Que leer. Texte de Carles Barba.

 

   

 

 

 

20/03/2014

SVEVO 9

Italo Svevo, un provincial universal 9

 

   Interesa remarcar aquí que esta opera prima había de titularse Un inetto (“Un inadaptado”). Tal tipología será consustancial a la obra del triestino. Ahora bien, como señala el crítico Giacinto Spagnoletti, los inadaptados de Svevo lo son solo en relación a los demás: resultan, en cambio, muy aptos para vivir en nombre de sus propios ideales. Y el propio escritor, en su doble vida de hombre mercantil y literato clandestino, personifica esta ambivalencia. El título de un estudio sobre su figura describe bien las entretelas de su psique: Il superuomo disimulato.

 

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Italo Svevo, provincial universel 9

 

Il est intéressant de remarquer que cette première œuvre devait s’intituler Un inetto (Un inadapté). Pareille typologie sera consubstantielle à l’œuvre du triestin. Cependant, comme le signale le critique Giacinto Spagnoletti, les inadaptés de Svevo ne le sont que dans leurs rapports avec les autres ; ils s’avèrent, par contre, très aptes à vivre en accord avec leurs idéaux propres. Et l’écrivain lui-même, dans sa double vie d’homme mercantile et littéraire clandestine, incarne cette ambivalence. Le titre d’une étude sur sa personnalité décrit bien les profondeurs de son psychisme :  Il superuomo disimulato (Le surhomme dissimulé).

 

 Avec l’aimable autorisation de la revue Que leer. Texte de Carles Barba.

 

   

 

 

19/03/2014

SVEVO 8

Italo Svevo, un provincial universal 8

 

   Alrededor de 1890, el treintañero Ettore Schmitz sufre una flagrante disfunción: por un lado, se cree “dotado de una grandeza latente” (la que Elio adivinaba) y, por otro, a diario se ve engullido por la monotonía y es- terilidad de su trabajo oficinesco. Anota: “La mia indifferenza per la vita sussiste sempre”. Total: decide reconducir este ennui hacia un proyecto novelístico, y pergeña Una vida, historia del joven suicida Alfonso Nitti, cuya vocación intelectual se ve estrangulada por la mediocridad de su medio social, y por las veleidades de una novia escritora. La obra se publica en 1892, pagada de su bolsillo, y no obtiene ninguna resonancia.

Italo Svevo, un provincial universel 8

 

 

Aux alentours de 1890, le trentenaire Schmitz souffre d’un dysfonctionnement évident : d’un côté, il se croit riche « d’une grandeur latente » ( qu’ Elio avait décelée) et, de l’autre, il se sent dévoré par la monotonie et la stérilité de son travail bureaucratique. Il note : «  La mia indifferenza per la vita sussiste sempre ». (« Mon indifférence à la vie persiste toujours »). Total : il décide de recycler cet ennui (3) dans un projet romanesque et il concocte Une vie, l’histoire d’un jeune suicidé, Alfonso Nitti, dont la vocation intellectuelle se voit étranglée par la médiocrité de son milieu social, et par les velléités d’une fiancée auteur. Payée de sa poche, l’œuvre est publiée en 1892 et n’obtient aucun écho.

    (3) Ennui, en français dans le texte original.

 

 

    Avec l’aimable autorisation de la revue Que leer. Texte de Carles Barba.