15/03/2014
SVEVO 4
Italo Svevo 4
Un provinciano universal
El reconocimiento italiano llega dos años después, en 1925, gracias a un largo artículo de Eugenio Montale en L’Esame que hace justicia no solo al Zeno sino a las dos anteriores producciones del escritor. Svevo disfruta entonces de una momentánea fama, reescribe Senectud, reordena relatos antiguos y engendra nuevos, y la muerte (en 1928, por accidente automovilístico) le pilla entregado a una continuación de los avatares de Zeno Cosini, Il Vecchione, obra que quedará en borrador. En todo caso, en la década de los 1930 (con el fascismo y sus implacables le- yes raciales) el legado de este judeo-italiano quedará otra vez olvidado, y su estrella no volverá a brillar hasta los años 1950, en que las nuevas generaciones (del grupo Solaria, entre otros) aquilatan plenamente el alcance de su modernidad. A las palabras de Montale de 1925 se les reconoce una absoluta vigencia: “Svevo è uno scrittore sempre aperto: ci acompagna, ci guida fino a un certo punto ma non ci da mai l’impressione di aver detto tutto: è largo e inconclusivo come la vita”.
Italo Svevo, provincial universel 4
En Italie, la reconnaissance arrive deux ans plus tard, en 1925, grâce à un article de Eugenio Montale dans L’esame (L’examen), qui rend justice non seulement à Zeno, mais aussi aux deux créations antérieures de l’écrivain. Svevo jouit alors d’une célébrité momentanée, réécrit Sénescence, revoit des récits anciens, en crée de nouveaux, mais en 1928 la mort le fauche dans un accident de la route, alors qu’il se consacre à une suite des avatars de Zeno Cosini, Il vecchione (Le vieillard) qui restera à l’état de brouillon. En tout cas, dans les années 1930, avec le fascisme et ses implacables lois raciales, l’héritage de ce juif italien tombera de nouveau dans l’oubli, et son étoile ne se remettra à briller que dans les années cinquante, au cours desquelles les nouvelles générations (entre autres, le groupe Solaria) estimeront pleinement la portée de sa modernité. On reconnaîtra une validité absolue aux propos tenus par Montale, en 1925 : « Svevo é uno scrittore sempre aperto : ci accompagna, ci guida fino a un certo punto ma non ci da mai l’imperssione di aver detto tutto : è largo e inconclusive come la vita ». « Svevo est un écrivain toujours ouvert. Il nous accompagne, nous guide jusqu’à un certain point mais il ne nous donne jamais l’impression d’avoir tout dit ; comme la vie, il est long, mais ne conclut pas ».
Avec l’aimable autorisation de la revue Que leer. Texte de Carles Barba.
08:51 Publié dans Essais, Traduit en espagnol / español | Lien permanent | Commentaires (0)
14/03/2014
SVEVO 3
Italo Svevo 3
Un provinciano universal
Estará veinticinco años sin publicar ficción, sin duda escocido por la incomprensión de sus compatriotas, y será un joven profesor de la Berlitz local, en la que Schmitz se había inscrito para refrescar su inglés, quien le de- vuelva la confianza en sus aptitudes literarias y le saque de su aislamiento provinciano. Alrededor de 1906, en efecto, James Joyce aterrizó en Trieste (tras fugarse de Dublín con su recién adquirida pareja, Nora) y el azar lo llevó a radicarse en el Adriático y a conocer a aquel alumno veintiún años mayor y que escondía, tras su perfil de ejecutivo naviero, a un escritor consumado. Sin duda, aquel encuentro entre espíritus afines reactivó la singladura literaria del triestino, que en 1923 pudo publicar La conciencia de Zeno, un ca- polavoro del siglo XX que fue saludado como tal desde la cosmopolita París, donde Joyce(y los críticos Valéry Larbaud y Benjamin Crémieux) se encargaron de jalearla debidamente.
James Joyce en 1904
Italo Svevo, provincial universel 3
Il passera vingt-cinq années sans publier de fiction, sans aucun doute blessé par l’incompréhension de ses compatriotes, et ce sera un jeune professeur de l’école Berlitz locale, où Schmitz s’est inscrit pour rafraîchir son anglais, qui lui rendra confiance en son talent littéraire et le sortira de l’isolement provincial. Aux environs de 1906, en effet, James Joyce atterrit à Trieste (après avoir fui de Dublin, avec sa compagne, rencontrée peu auparavant, Nora) et le hasard l’amena à s’installer au bord de l’Adriatique, et à connaître cet élève de vingt et un ans plus âgé que lui et qui cachait un écrivain consommé, derrière son profil d’amateur. Certainement, cette rencontre entre esprits apparentés relança le triestin sur la voie de la littérature, car en 1923 il pouvait publier La conscience de Zeno, un capolavoro (2) du 20e siècle, qui fut salué comme tel, depuis Paris la cosmopolite, où Joyce (et les critiques Valéry Larbaud et Benjamin Crémieux) se chargèrent de l’acclamer, comme il se devait.
(2) En italien dans le texte, Signifie chef d’œuvre.
Avec l’aimable autorisation de la revue Que leer. Texte de Carles Barba.
09:08 Publié dans Essais, Traduit en espagnol / español | Lien permanent | Commentaires (0)
13/03/2014
SVEVO 2
Italo Svevo 2
Un provinciano universal
Tercer rasgo que lo individualiza: Svevo será un escritor a horas, compatibilizará esta dedicación con un trabajo de oficinista (en la Banca Union) y, más adelante, como directivo en la empresa de pintura de su suegro. Asimismo, entre 1885 y 1903 ejerce el periodismo en el diario local L’Indipendente, bajo el seudónimo de Ettore Smigli. En cierto modo, pues, será siempre un secreto escritor de ficción, puesto que sus dos primeras novelas, Una vida (1892) y Senectud (1898), pagadas de su bolsillo y con tiradas muy limitadas, no alcanzarán ningún eco. Senectud, en particular, considerada hoy una obra maestra de análisis y un ante- cedente de obras como Un amor de Swann de Proust, no mereció una línea de la crítica italiana (ni siquiera del sagaz Silvio Benco), lo que llevó a Ettore Schmitz (este se su ver- dadero nombre) a abandonar la pluma y a consagrarse plenamente al negocio familiar.
Italo Svevo, un provincial universel 2
Troisième trait, qui le singularise : Svevo sera un écrivain à horaires, il rendra cette vocation compatible avec un travail d’employé de bureau (dans la Banca Unión) et, plus tard, comme cadre, dans l’entreprise de son beau-père. De même, entre 1885 et 1903, il exerce le métier de journaliste dans le journal local L’independente, sous le pseudonyme de Ettore Smigli. D’une certaine façon, il sera donc toujours un écrivain de fiction confidentiel, puisque ses deux premiers romans Une vie (1892) et Sénescence, payés de sa poche et avec des tirages très limités, n’obtiendront aucun écho. En particulier Sénescence, aujourd’hui considéré comme une œuvre d’analyse majeure et un avant-goût de Un amour de Swann de Proust, ne fut absolument pas remarqué par la critique italienne, pas même par le sagace Silvio Benco, ce qui amena Ettore Schmitz (son véritable nom) à abandonner la plume et à se consacrer pleinement à l’affaire familiale.
Avec l’aimable autorisation de la revue Que leer
Texte de Carles Barba
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