D'Albion à Cologne 5

D’Albion à Cologne 5

 

 

    Jeudi 24 juillet

    Joan et Robert Gibbons sont venus nous prendre chez les Forbes, pour nous emmener boire un verre dans le café d’une vaste jardinerie. Le lendemain, ils devaient partir en vacances. Ils nous ont ramenés à West Byfleet pour le déjeuner.

 

    Nous sommes rentrés à Blair House par le chemin des écoliers, à tel point que nous avons failli nous égarer. Les détours nous  ont permis de voir quelques très vieilles maisons. Commencer à se perdre peut présenter quelques avantages. C’est souvent l’occasion de  surprises.

    J’ai demandé notre chemin à un jeune homme. Elisabeth m’a dit qu’elle n’avait pas compris sa réponse. Oui, le principal obstacle se trouve là : on peut s’exprimer correctement, mais mal saisir l’information. Ce sera quelquefois ma faiblesse en Allemagne.  

    Joan est à la retraite depuis un an. Elle a soixante ans. Robert se retirera l’an prochain. Nous espérons qu’alors ils pourront enfin nous rendre visite, dans la vallée de la Loire.

    L’après-midi, comme la chaleur pesait, nous sommes restés dans le jardin, à lire, bavarder et somnoler ! Nous avons redécouvert, au-delà du jardin civilisé (pelouse et fleurs) le charmant fouillis du jardin sauvage, sorte de bosquet où les plantes mènent une  vie de liberté, sans subir l’ingérence humaine. Lorsque la chaleur est tombée, une promenade nous a menés par le terrain de golf jusqu’au canal, au bord duquel se situe la public-house, The anchor, c’est-à-dire un bar où nous nous sommes rafraîchis avant d’aller dîner. 

    

    

              

     

 

   

D'Albion à Cologne 4

D'Albion à Cologne 4

 

 

   Le beau temps nous a permis de déjeuner en terrasse, devant le musée ; repas généreusement offert par nos amis. Nous  n’étions pas les seuls à profiter du soleil ; toutes les générations étaient représentées !

    L’après-midi, nous sommes allés à Wisley Gardens, l’une de nos excursions préférées. Une nouvelle et très grande serre y a été construite, où l’on peut voir des plantes de régions du monde très différentes. C’est un émerveillement sans cesse renouvelé du regard, tant les formes et les couleurs sont variées, souvent inattendues.

    En fin d’après-midi, le couple Ian et Gill Mac Diarmid est venu prendre un verre à Blair House, chez les Forbes. Nous n’avions pas revus le couple Mac Diarmid depuis très longtemps. Nous avions fait la connaissance de Gill à Tours, à une période où elle apprenait le Français à l’Institut de Touraine. Son mari ne se souvenait plus de nous. Il faut dire que nous ne nous étions rencontrés que brièvement, à deux occasions chez eux à Guildford, c’est-à-dire dans leur cadre quotidien, alors que, pour nous, il s’agissait de vacances à l’étranger, donc d’une chose beaucoup moins habituelle. De même, Gill nous associait avec les souvenirs de son séjour en France, qui dura six mois, chose exceptionnelle pour elle.

D'Albion à Cologne 3

D’Albion à Cologne 3

 

    Mercredi 23 juillet 

  

     Nous sommes allés visiter le nouveau musée de Woking, ouvert depuis un an, The light-box, où se tiennent des expositions d’art moderne. Nous y avons vu des œuvres très diverses, souvent originales ou déroutantes, dont certaines nous ont intéressé. Les visiteurs peuvent participer à l’attribution de récompenses, en écrivant le titre d’une œuvre et le nom de l’artiste, sur un bulletin qu’ils placent dans l’urne. La procédure se pratique régulièrement.   

    J’aime observer ces choses, qui peuvent sembler triviales à nos amis étrangers, mais qui, réunies, révèlent une façon d’être et de penser différente de la nôtre. Connaître un pays, ce n’est pas seulement courir de ce piège à touristes jusqu’au prochain site historique ; non, c’est d’abord et surtout connaître les gens qui l’habitent et font de ce pays bien plus qu’une vitrine pour voyageurs pressés.   

    Le musée possède aussi une exposition permanente, sur la ville de Woking (ou j’ai vécu six mois, de décembre 1975 à mai 1976) et ses environs, le canal, le chemin de fer au XIX siècle, etc… Comme dans la plupart des nouveaux musés, les événements y sont présentés de manière attrayante.