06/03/2014
Sous le regard 11
Tableaux d’Ursel Buchwald et traductions de Karlheinz Buchwald
Bilder von Ursel Buchwald und Übersetzungen von Kalrheinz Buchwald
Voyageuses de l’éternité
Paysage où se mêlent la terre et l’eau : lac, étang, mer, peu nous importe.
L’aquatique et le minéral s’épousent.
L’accouplement suscite les nuances : vert, brun et bleu les uns avec les autres composent.
Sur l’union des éléments, veille le ciel, absent de la toile, manifesté par la présence des grues.
Vous, vastes migratrices des millénaires passés, des millénaires à venir, vous voici, assemblées pour la pause au cours de ce si long, de ce très haut périple intercontinental, ce fabuleux survol de nos villes et de nos campagnes.
Tout en vous révèle et prouve souplesse et flexibilité.
Armatures d’os et voilures de plumes, rémiges si fines et si résistantes face aux forces parfois contraires des courants aériens de toujours, qui sous toutes latitudes et longitudes soufflent leur violence antédiluvienne, voix de l’univers dont la rauque profondeur faisait, même à l’abri de sa caverne, l’homme trembler.
La race des grues garde mémoire de ces âges, où l’Homme n’était qu’une bête apeurée, par tous les éléments malmenée.
Lorsqu’en formation vous volez, magnifiques de discipline et de solidarité, l’Homme s’interroge.
Faudrait-il refonder nos sociétés ?
Reisende der Ewigkeit
Landschaft, wo sich die Erde und das Wasser mischen: See, Teich, Meer, es ist uns gleich.
Wasser und Gestein vermählen sich.
Die Paarung schafft Nuancen: Grün, Braun und Blau, eins mit dem anderen, vereinen sich.
Über dem Bund der Elemente wacht der Himmel, abwesend auf der Leinwand, gegenwärtig durch Anwesenheit der Kraniche.
Ihr, großräumige Wanderer aus vergangenen Jahrtausenden, aus Jahrtausenden, die kommen, ihr hier, versammelt zu einer Pause auf der Strecke dieser so langen, dieser sehr hohen Fahrt über Kontinente, diesem märchenhaften Überfliegen unserer Städte und unserer Länder.
Alles an euch offenbart und beweist Geschmeidigkeit und Biegsamkeit.
Gerüst aus Knochen und Tragflächen aus Federn, Schwungfedern so fein und so widerstandsfähig angesichts der Kräfte, manchmal widrig, der dauernden Luftströme, die auf allen Breiten und Längengraden ihre vorsintflutliche Gewalt blasen, Stimme des Universums, dessen heisere Tiefe, so gar im Schutz seiner Höhle, den Menschen zitternliess.
Die Gattung der Kraniche bewahrt das Gedächtnis jener Zeiten, da der Mensch nur ein ängstliches Tier war, durch alle Elemente bedrängt.
Wenn ihr in Formation fliegt, großartig in Disziplin und Solidarität, fragt sich der Mensch.
Sollten unsere Gesellschaften umgestaltet werden?
09:19 Publié dans Poèsie, Traduit en allemand / Deutsch | Lien permanent | Commentaires (0)
05/03/2014
Sous le regard 10
Tableaux d’Ursel Buchwald et traductions de Karlheinz Buchwald
Bilder von Ursel Buchwald und Übersetzungen von Kalrheinz Buchwald
Révélation et mystère des iris
Iris violets, étamines ou pistils jaunes, tels rayons de soleil au repos, « parfums issus des yeux bleus », filles de l’arc-en-ciel, fleurs d’Allemagne…
Coupes, elles offrent leur mobile et mouvante beauté, sur le fond chatoyant, rideau de verdure.
Au jardin se promène le vent, chorégraphe de la danse florale.
Il sait, iris, vous chanter la musique, dont vos tiges s’enchantent.
Caprice génétique, ces feuilles en lames d’épées, dont s’étonnent les yeux.
Pourtant, comment rêver plus pacifique, plus apaisant spectacle que le souple balancement de vos tiges ?
Le peintre a déposé là sa boîte à magies ; les pinceaux n’attendent que des mains, pour les animer.
Révéler l’unicité de l’instant, la vérité sensible, tactile, olfactive et visuelle de la toile.
Puis là, s’allument d’autres iris, deux puits de rêves et d’interrogations.
Le front ne nous livrera pas le secret parfum de ses fleurs, inaccessibles à nos regards.
Tout va pour le mieux : le jardin se referme sur le précieux mystère.
Nous demeurons, à la porte.
Offenbarung und Geheimnis der Schwertlilien
Blaue Schwertlilien, gelbe Staubgefäße oder Stempel, solche Strahlen der ruhenden Sonne, „Duft aus blauen Augen“, Töchter des Regenbogens, Blumen aus Deutschland...
Kelche, sie bieten ihre bewegliche und bewegende Schönheit dar, auf schillerndem Grund, Vorhang aus Grün.
Im Garten geht der Wind spazieren, Choreograf des Blütentanzes.
Er weiß, Iris, die Musik zu singen, durch die die Stängel sich verzaubern.
Laune der Natur, diese Blätter als Schwertklingen, die die Augen überraschen.
Jedoch, wie friedlicher träumen als beim beruhigenderer Anblick des biegsame Schwingens eurer Stängel?
Die Malerin hat dort ihren Zauberkasten abgelegt; die Pinsel warten nur auf die Hände, die sie beleben
Um die Einzigartigkeit des Augenblick zu enthüllen, die Wahrheit empfindlich, zu fühlen, zu riechen und zu sehen auf der Leinwand.
Dann dort, leuchten weitere Iris auf, zwei Brunnen aus Träumen und Fragen.
Die Stirn wird nicht den geheimen Duft ihrer Blumen hergeben, unzugänglich unseren Blicken.
Alles wird gut: der Garten schließt sich wieder über dem kostbaren Geheimnis.
Wir bleiben, draussen.
10:33 Publié dans Poèsie, Traduit en allemand / Deutsch | Lien permanent | Commentaires (0)
04/03/2014
Sous le regard 9
Tableaux d’Ursel Buchwald et traductions de Karlheinz Buchwald
Bilder von Ursel Buchwald und Übersetzungen von Kalrheinz Buchwald
Au premier matin
Brume ou brouillard, qu’importe le mot ? La chose à nous s’impose.
Ici, la plus aiguisée des vues se brouille ; même le minéral s’amollit.
La pâleur nous confisque la cavalcade des vagues, lames et rouleaux, qui les uns sur les autres s’enroulent et s’écroulent, déroulent l’éternel fracas, le vacarme obsédant, d’une obstination à déferler de Pôle en Pôle.
Même le rivage doute de sa réalité. Il s’estompe, adoucit ses arêtes, déverse ses courbes incertaines vers l’immense absent.
Les couleurs se sont apaisées. Presque muettes, l’une dans l’autre, elles se dissolvent.
Pour celle ou celui qui, statufié, doit assister à la révélation, s’élève toujours, gronde et brame la sauvage musique des marées, à jamais inassouvies.
Originelle clameur des profondeurs. En dépit de ses habits, l’Homme demeure nu.
Am frühen Morgen
(Sea Mist, Streedagh)
Dunst oder Nebel, egal welches Wort? Die Sache beeindruckt uns.
Hier, der schärfste Blick, er verschwimmt; selbst das Gestein wird weich.
Die Blässe raubt uns weg den Zug der Wogen, Wellen und Brecher, die aufeinander heranrollen, einstürzen, wegrollen, ewiger Krach, zwanghaftes Getöse eines Beharrens von Pol zu Pol zu branden.
Selbst die Küstenlinie bezweifelt ihre Wirklichkeit. Sie verblasst, mildert ihre Kanten, schüttet ihre undeutlichen Kurven gegen das unermessliche Abwesende.
Die Farben haben sich beruhigt. Fast lautlos, die eine in die andere, lösen sie sich auf.
Für sie oder ihn, der, erstarrt, an dieser Offenbarung teilnehmen muss, erhebt sich immer, donnert und brüllt die wilde Musik der Gezeiten, auf immer ungestillt.
Ursprüngliches Geschrei der Tiefen. Trotz seiner Kleidung, der Mensch bleibt nackt.
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