12/03/2014
SVEVO 1
Italo Svevo
Un provinciano universal
Italo Svevo es, junto a Prosut, Kafka o Joyce, uno de los renovadores de la prosa narrativa del primer tercio del siglo XX. Páginas de espuam pública ahora sus « Ensayos completos » en traducción y edición de Paul Viejo, que nos da otra faceta de su quehacer. Texto Carles Barba.
Se habla del “caso Svevo” y no es para menos. Concurren en él una serie de circunstancias especiales que lo singularizan. Nace, vive y muere en Trieste,un confín del mundo, una capital mercantil sin apenas vida cultural, de la que escapan enseguida escritores triestinos como Umberto Saba y Gianni Stuparich. Como Kafka en Praga y Pessoa en Lisboa, Svevo queda atrapado en su ciudad natal, y ese humus provinciano y gris es el que bañará sus libros. Segunda peculiaridad: a contrapelo de la literatura que se hacía en su época – decadentista dannunziana por un lado, verista por otro –, Svevo practicará desde el principio una escritura introspectiva y psicológica, y se anticipará así a muchos desarrollos de la novelística posterior, tanto italiana (Moravia, Vittorini) como europea (Proust y Mann, nada menos).
Italo Svevo, un provincial universel
Traduction assurée par Yann Le Puits, d’un article paru en mai 2013, dans le magazine espagnol Que leer, numéro 189, pages 76 à 79. Avec l’aimable autorisation de la revue, que je remercie pour sa coopération. Déjà publiée sur ce blog, extraite du même numéro : l’entrevue avec Julio Llamazares.
Italo Svevo est, avec Proust, Kafka ou Joyce, l’un des novateurs de la prose narrative de la première moitié du 20e siècle. L’éditeur Páginas de espuma (Pages d’écume) publie aujourd’hui ses Essais complets, traduction et édition de Paul Viejo, qui nous présente une autre facette de son travail.
On parle du « cas Svevo » et il y a bien de quoi. Une série de circonstances particulières, qui le singularisent, contribuent à cela. Il naît, vit et meurt à Trieste, aux confins du monde, une capitale mercantile à la vie culturelle presque nulle, de laquelle s’échappent vite des écrivains triestins, comme Umberto Saba et Gianni Stuparich. Comme Kafka à Prague et Pessoa à Lisbonne, Svevo reste prisonnier de sa ville natale, et c’est ce terreau provincial et gris qui imprégnera ses livres.
Deuxième particularité : à contre-courant de la littérature qui se faisait à son époque, d’un côté décadente et d’annunzienne(1) et de l’autre côté réaliste, Svevo pratiquera dès le début une écriture introspective et psychologique et, ainsi, anticipera beaucoup de développements de l’art romanesque postérieur, aussi bien italien (Moravia, Vittorini) qu’européen (Proust et Mann, pas moins).
(1) D’annunzio : auteur italien, contemporain de Svevo.
09:56 Publié dans Essais, Traduit en espagnol / español | Lien permanent | Commentaires (0)
11/03/2014
Robinson 2
Robinson parmi la foule (extrait)
2
L’espace et le temps s’opposent comme le font le visible et l’invisible. En effet, la dimension spatiale est sans cesse placée sous le contrôle du regard, avec ou sans auxiliaires tels que les jumelles ou le télescope, la loupe ou le microscope, tandis que le temps nous échappe constamment, puisqu’il est aussi fluide et transparent que l’eau.
De plus, au contraire de celle-ci, le temps ne gèle pas, sauf peut-être en certaines situations, comme l’emprisonnement ou les très longues maladies, si toutefois l’état du malade se détériore si lentement que l’on peut croire à une stagnation.
La seule façon de surveiller le temps consiste à le matérialiser, lui fournir des images concrètes de lui-même, que nous nommons horloges et réveils, pendules et montres.
Bientôt, sur ce blog, un article bilingue, franco-espagnol, sur l’écrivain Italo Svevo, « le Proust italien », ami de James Johyce. Avec l’aimable autorisation de la revue Que leer, de Barcelone, Espagne.
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10:15 Publié dans Autobiographie | Lien permanent | Commentaires (0)
10/03/2014
Sous le regard 15
Tableaux d’Ursel Buchwald et traductions de Karlheinz Buchwald
Bilder von Ursel Buchwald und Übersetzungen von Kalrheinz Buchwald
Le berceau de l’arbre
Arbre, mon ami (si tu permets qu’à toi je m’adresse en ces termes familiers) dis-moi ce qui, sous l’ombrage de tes feuillages, cache sa fragilité, signe de sa force future.
Si bien tu nous le caches, ce berceau, que nous suggère le titre du tableau.
Dis-moi, encore, si le berceau respire et si ce souffle s’appelle fille ou garçon.
Dis-moi encore si cette grâce aux fossettes rieuses dort ou babille.
Pour ami, se choisir l’arbre, et la prunelle de ses yeux lui confier : transformer sa vie en miracle ordinaire.
Voilà jusqu’où mène la rencontre du poème avec le tableau.
Nous tendrons l’oreille : « horchen » ; alors, si chaque chose pour nous vit, même le silence nous parlera – ou même chantera, comme le bruissement au babil mêlé.
Baumwiege
Baum, mein Freund, ( falls du erlaubst, dass ich dich mit einer so vertraulichen Wendung anrede) sag mir, wer , unter dem Schatten deiner Blätter, verbirgt seine Zerbrechlichkeit, Zeichen seiner zukünftigen Kraft.
Wenn du sie also vor uns verbirgst, diese Wiege, was legt der Titel des Bildes nahe.
Sag mir auch, ob die Wiege atmet und ob dieser Atem sich Mädchen oder Junge nennt.
Sag mir auch, ob diese Anmut mit Lachgrübchen schläft oder plappert.
Sich zum Freund den Baum wählen und ihm anvertrauen seinen Augenstern: sein Leben umwandeln in ein gewöhnliches Wunder.
Bis hierher führt die Begegnung des Gedichts mit dem Bild.
Wir horchen auf: „nous tendrons l’oreille“; wenn alles für uns lebt, spricht selbst das Schweigen zu uns – oder es singt sogar, wie das Rauschen beim Stimmengewirr.
11:05 Publié dans Poèsie, Traduit en allemand / Deutsch | Lien permanent | Commentaires (0)