La conférence 11

La conférence (11)

 

 

    Le squelette en robe glousse de plaisir anticipé, tandis que son compagnon ricane, c’est-à-dire que ses dents s’entrechoquent et grincent. Sur les cuisses, ou plutôt ce qui en tient lieu, la soubrette et le valet s’appliquent de féroces claques, puis mutuellement se lancent dans le dos de brutales bourrades. Le majordome, toujours attentif au bien-être de ses maîtres, demeure de glace, alors que les glaçons fondent dans les verres ; mais l’honnête serviteur n’est peut-être qu’un hypocrite, car il va reluquer la pédérastique exhibition.

    Le tatoué met ses mains en porte-voix. Il hurle :

    «  Zorba, toi le natif de l’antique Grèce, viens à mon secours ! »

   

 

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La conférence 10

La conférence (10)

 

    Maintenant, le Très Digne Conférencier, s’il est avéré qu’il est Prof, n’a pas encore prouvé qu’il est Sœur. Aussi va-t-il en faire la démonstration, sans utiliser le moindre théorème, de façon ouvertement scandaleuse, pour son public aux orbites creuses.

    Le Penseur écarte les mains de son visage, les pose à plat sur le bureau, puis contemple avec un ahurissement certain la clique décharnée. Il se lève, contourne la table, s’avance au bord de l’estrade et prononce des paroles d’accueil :

    «  Mes très chers étudiants, évadés du tombeau, je vous salue bien bas, vous qui êtes plus bas que terre. »

     L’artiste exécute une impeccable révérence, laquelle a pour effet de retrousser le jupon, découvrant ses maigres fesses.

    «  Avant que de vous exposer, non sans une très grande humilité, la théorie de ma vie, il me faut, chers admirateurs aux oreilles absentes, procéder à un acte libidineux, qui libérera ma conscience des soucis corporels, donc m’éclairera l’esprit. J’ai  nommé : la sodomie ! »

   

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Nouvelle extrait

La conférence 9

La conférence (9)

 

    Une musique funèbre accompagnera le spectacle, de préférence « La danse macabre » de Camille Saint-Saëns. Parfois, l’on diffusera des extraits de discours des Présidents George W. Bush et Ytesin ou Poutine, soit par alternance, soit en même temps, avec les hymnes nationaux correspondants comme soutien musical. Le coq gaulois ponctuera les propos  nationalistes et mercantiles de ces trois abrutis. Des chants hitlériens, le « Cara al sol » des franquistes,  l’appel à la prière d’un muezzin islamiste prônant la djihad, des injonctions en hébreu formulées par un rabbin hystérique, et les appels au meurtre lancés par des fondamentalistes chrétiens contre les médecins qui pratiquent l’avortement, complèteront harmonieusement la cacophonie. Quelques notes du « God save the Queen » donneront à ce tableau de cordiales relations la touche aristocratique et royale, sans laquelle la pétaudière ne serait pas réussie. Des chansons de Brassens, « Mourir pour des idées » et « Gare au gorille » créeront, au sein de cette noirceur aggravée par l’internationale imbécillité, une salutaire plage d’hilarité.

 

 

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