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08/03/2013

Voyage au Pays d'Haistybradu (10)

Voyage au Pays d’Haistybradu (10)

 

   La construction ne subsistait que grâce à un miracle de cohésion, tant les pierres étaient érodées, le mortier creusé, les tuiles branlantes. Une minuscule fenêtre au carreau brisé trouait cette façade proche de la ruine. Le volet, sur lequel rougeoyait la pelade de la rouille, chantonnait sa musique grinçante. Comment imaginer que même l’être le plus fruste vécût dans ce lamentable lcoal, ce gourbi éloigné de toute ville ?   

    Roc, cependant, alors que trois cents mètres nous séparaient encore de la misérable guérite, gronda, se hérissa, enfin dénuda ses crocs à l’impeccable tranchant. Une odeur fétide vint harceler mes narines, lorsque nous ne fûmes plus qu’à dix mètres du poste. Le chien, grâce à la puissance de son odorat plus tôt averti que moi, avait aussi réagi plus rapidement.

       

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07/03/2013

Voyage au Pays d'Haisqtybradu (9)

Voyage au Pays d’Haistybradu (9)

 

   Si Puissant, pour sa part, put se nourrir sur le terrain, même si l’herbe était de médiocre qualité, Roc et moi-même dûmes notre survie à des rations de viande séchée ou fumée, ainsi qu’à des biscuits salés ou sucrés, pitance que nous dégustions ensemble aux mêmes heures, l’appétit de l’un n’étant pas moindre que celui de l’autre.

    Désirant améliorer ce menu répétitif, j’abattis parfois un lièvre ou nn lapin. Afin de saisir chaque occasion de nous régaler d’une chair sauvage, parfumée d’herbes libres sous le vent incessant, je gardais ma carabine en bandoulière. J’avais soin, avant de m’endormir, de m’assurer que les braises de notre foyer étaient définitivement éteintes, faute de quoi nous eussions pu nous réveiller au milieu d’un brasier, tant la végétation était généralement desséchée. 

    Lorsque de la frontière nous approchâmes (aucun changement dans le paysage ne nous l’avait signalée) je m’étonnai de ce que le poste de douane parût aussi sale et abandonné. Alentours prospéraient hautes graminées, ronces et orties, ne laissant à découvert qu’une sente étroite, qui menait à la porte de bois vermoulu. L’huis ressemblait à l’un de ces visages auxquels les années ont conféré une géographie lunaire.

   

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06/03/2013

Voyage au Pays d'Haistibradu (8)

Voyage au Pays d’Haistybradu (8)

 

    Isolés comme nous l’étions, qui pouvais-je craindre ? J’avais entendu dire que, d’Est en Ouest, du Nord au Sud,  des brigands infestent et dévastent la région, guettent le passage du voyageur intrépide, pour l’égorger puis le dévaliser, avec ou sans justification politique. Lorsque celle-ci est invoquée, c’est avec l’espoir d’obtenir un traitement plus privilégié ou moins défavorable que celui des criminels de droit commun.

    Ni l’âge, aussi tendre ou avancé soit-il, ni le sexe de leurs victimes ne parvient à freiner les ardeurs assassines. Ces forbans n’accordent qu’un sursis aux plus beaux spécimens féminins, qu’ils considèrent comme des objets utilisables. Aussi ne les épargnent-ils quelque temps que pour assouvir leur bestilaité. Si « la femelle » par leurs œuvres voit s’enfler son ventre, ou si de trop fréquents assauts l’ont abîmée, ils l’éliminent sans un atome de remords.

    Quant à savoir si ces affolantes rumeurs sont fondées ou non sur des faits avérés, il m’est difficile d’en juger. J’agis donc préventivement. Certaines péripéties me prouvèrent que la méfiance était de mise.

 

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