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14/01/2013

L'aube (2)

 

L’aube (2)

 

    Ce qui mortifiait le plus cet exclu, c’était la façon distante qu’ils affectionnaient, pour faire mine de l’écouter, avec un intérêt zoologique pour les caractéristiques de son étrange et étrangère individualité ; ou, plutôt que pour les particularités de sa personne (Unha Piness n’était pas très sûr d’être humain) pour celles de ce que les blancs, très fiers de leur absence de couleur, nommaient sa « race ».

    Ce dernier substantif signifiait pour eux un cocktail de tares inséparables de la couleur noire : l’habitat en ghetto, comme on dirait, par exemple, que le gorille ne peut vivre que dans les forêts équatoriales ; le bain de crasse dans lequel se complairait son espèce, tel le porc dans la boue ; l’usage fréquent et suicidaire des drogues, qui l’enferrerait  dans une criminalité contagieuse ; la violence érigée en principe d’existence ; enfin, la propension à des déchaînements sexuels prématurés, voire incestueux.

   Nouvelle extraite de Voyage au Pays d’Haysitrabdu,19 nouvelles fantastiques, 140 pages, 12 Euros, frais d’envoi offerts.

 

 

09:41 Publié dans Nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0)

13/01/2013

L'aube (1)

 

L’aube (1)

 

     Unha Piness était né noir et, bien qu’il n’eût encore que dix-sept ans, déjà il regrettait sombrement de ne pas avoir la peau blanche.

    Le reproche, sans cesse adressé à sa négritude, ce malheureux le détectait dans chaque regard étonné ou effrayé, fixe ou fuyant, et le décelait aussi dans le ton de voix apitoyé ou condescendant. Le pestiféré le lisait encore dans les gestes d’esquive que l’incolore majorité à son approche ne pouvait dissimuler ; par exemple, le recul de la main droite, qui évitait le contact avec la sienne, comme s’ils craignaient l’amorce d’une contamination sournoise, qui les aurait teints en noir.

    Nouvelle extraite de Voyage au Pays d’Haysitrabdu,19 nouvelles fantastiques, 140 pages, 12 Euros, frais d’envoi offerts.

 

10:30 Publié dans Nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0)

26/12/2012

La statuette (15)

La statuette (1)

Quinzième épisode

    Le vacarme n’est pas sorti de la tête. Son retentissement est d’autant plus douloureux. Nulle onde intempestive n’agita la nuit. Certes, les dormeurs virent vers la droite puis vers la gauche ; les corps cherchent la place idéale, qui n’existe pas. Les esprits ne brillent plus qu’en veilleuse.

 

    Unique échappatoire : se réveiller. Interrompre ce sommeil qui ressemble trop à un piège. Une chaleur touffue englue l’enfant. Dans le palais, la gorge, la soif inexorable enfonce ses griffes. C’est un peu comme si un cactus avait jeté là ses racines. Quelques rais de lumière, lambeaux de lune et d’étoiles,  minces et livides, s’infiltrent dans la pièce, grâce à la complicité des cœurs taillés dans le bois des volets. Soudain, dans la pénombre, vers la main droite échouée sur les couvertures, se projette un bras luisant, vigoureux – et terriblement rigide.

  (1)°Si vous désirez connaître la suite de cette histoire, vous la trouverez dans Au creux du Styx, onze textes, 238 pages, 12 euros, frais d’envoi offerts, payable par chèque ou avec Paypal. Livraison garantie dans les huit jours suivants le paiement.

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10:21 Publié dans Nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0)