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04/09/2014

Mon père diait 27

« Mon père disait… » (27)

 

   La porte du cabinet s’ouvre sur le cloître et son déambulatoire. L’élévation de l’âme voisine avec l’ordure ; ainsi peut se résumer l’existence humaine…

   Après la bousculade et le tohu-bohu des places et des rues, où la préoccupation première est de détrousser honnêtement l’excursionniste, le béguinage nous a reposés. Recueillement et ferveur y ont déposé la patine du calme et du silence. Même à déambuler et parler dans la vaste cour que forment les maisons, l’espèce touristique et friande de commentaires met de la retenue.    

    Le lieu modifierait-il le comportement ? Ont-ils le sentiment d’évoluer dans une église à ciel ouvert ? Ou les personnes ici présentes appartiennent-elles à une variété de touristes plus respectueuse,  capable d’appréhender, d’apprécier à sa juste valeur la beauté simple et dépouillée, si bien en accord avec la vie de dévotion voulue par les béguines ?

 

  

02/09/2014

Mon père disait 26

« Mon père disait… » (26)

 

Au musée du béguinage, l’impression de froideur déjà ressentie se vérifie, clairement. Le touriste n’est pas accueilli. On tolère sa présence, comme une inévitable gêne, puisqu’elle est source de gains. Service minimal. Faudrait-il verser un bakchich, pour obtenir le sourire et l’amabilité ?

   La situation des commodités nous renvoie un demi-siècle plus tôt. Appelez cela comme il vous siéra : le lieu se trouve dans la cour. Lorsque subrepticement sous la porte se glisse le vent hivernal ; lorsque le gel brise le cœur des pierres, on ne s’attarde pas au confessionnal ou sur le trône, même avec l’accompagnement d’une bonne lecture.

 

 

 

 

 

01/09/2014

Mon père disait (25)

« Mon père disait… » (25)

 

Nos ancêtres plaçaient leur espérance en une vie meilleure, une félicité désincarnée. Nous avons des espoirs, que nous appelons projets. Eux jouaient leur va-tout sur une seule carte, ils osaient le pari de l’invérifiable. Nous avons perdu le goût de l’absolu. La religion la plus répandue, la mieux partagée, se nomme relativisme.

    Valeur centrale, cardinale et fondamentale, l’individu décide de tout, décrète et légifère à propos de tout. La souveraineté s’est émiettée, atomisée. La fission de l’atome se vit journellement, comme une évidence immédiate, qu’illustre le cliché : « C’est un électron libre. »