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09/09/2014

Mon père disait 30

« Mon père disait… » (30)

 ’après-midi, nous quittons Bruges pour un village nommé « De Haan », c’est-à-dire le coq, ma foi très joli, plus récent et moins cossu que Deauville.

 

   Nous n’avons passé que peu de temps, à nous baguenauder dans cette jolie station balnéaire. Cela valait le coup d’œil mais pas de quoi emboucher les trompettes de la renommée. Nous n’avons pas de souvenirs photographiques de l’endroit.

    Je m’interroge, à propos du besoin que nous éprouvons tous de comparer une nouvelle chose à une autre, déjà connue. La connaissance ne peut-elle avancer que sur ce mode, en s’appuyant sur les acquis, pour tenter d’éclairer l’inédit ? Puis, est-il possible qu’une chose soit vraiment, totalement neuve ? Nous savons que non.

    Même les plus novatrices des œuvres, inventions ou théories germent et fleurissent grâce aux profondes racines, que la création humaine jette dans les entrailles du passé.

 

     

08/09/2014

Mon père disait 29

« Mon père disait… » (29)

   Je dis deux mots à la maman, pour lui expliquer le quiproquo.

 

    - Ah, oui, conclut-elle peu charitablement, Elisabeth la jeune et la vieille !

     Je suis un peu vexé. De quel droit se sent-elle autorisée à qualifier ma femme de « vieille » ?

    Alors que nous sortons du béguinage (nous le retraverserons, afin de retourner dans le centre) passe près de nous un groupe de touristes affairés, menés par un guide hâtif qui brandit un fanion, pour ne point perdre ses ouailles.

   Parenthèse religieuse fermée, nos pas nous ramènent au purgatoire mercantile. Nous ne reviendrons pas en Touraine « les mains vides ». Mouchoirs ou napperons de dentelle et petites cuillères à blasons rejoignent la collection de cadeaux. Les boutiquiers se mettent en frais d’amabilité, lorsqu’ Elisabeth agite l’agréable menace de sa carte de crédi

05/09/2014

Mon père disait 28

« Mon père disait… » (28)

     Les maisons blanches forment le rectangle, autour d’une sage assemblée de hauts tilleuls ; feuilles et fleurs dispensatrices de parfums, aux couleurs de sommeil et de rêve. Les fleurs déploient leurs plumeaux, d’un vert pâle, hésitant à devenir jaune. 

 

   Derrière nous, j’ouis soudain une jeune femme appeler :

    - Elisabeth, viens voir ! Par ici !

    Tiens ! Des gens de notre connaissance se trouveraient à Bruges ? Pas du tout. L’Elisabeth en question n’a pas dix ans.