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28/05/2014

La peur 9

La peur 9

   

  « Pardon ! Je te demande …  Gilbert, je ne savais pas ce que…  je t’ai… méchancetés.... exagérations… Raymonde, je ne recommencerai plus… Dis-moi que tu me pardonnes… Tu me promets que… Je ne verrai plus les …Essaye de… Si tu le voulais vraiment, tu pourrais… Je vais arrêter de… Comme on pourrait être heureux si tu ne… Tu auras de la… ? Nous nous sommes toujours aimés, depuis que… gâcher notre vie commune, de cette manière… tout peut recommencer comme avant,  quand tu ne… Nous devons penser d’abord aux…  ces pauvres chéris n’ont pas demandé… les rendre heureux, leur assurer un avenir stable et… encore si petits, si fragiles,… Laure est si sérieuse, presque trop… la maîtresse dit « d’une rare intelligence… » Que veut-elle dire ? Georges m’inquiète… Son regard est …  de ces toquades… Et Laure qui le suit partout pour le…  Puis, ça lui arrive de piquer de ces colères… Je me demande bien de qui… pas de mon côté, en tout cas… Les autres s’élèveront sans… Ils dorment,  pauvres innocents, ils ne nous ont… ils auraient eu peur et…»

 

   

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27/05/2014

La peur 8

La peur 8

 

Très tôt, la soeur sut avec douceur parler à son frère, caresser sa tête qu’échauffait la fièvre et le rassurer, afin d’expulser de lui les poisons de la peur. Ils étaient seuls, en duo, contre la nuit ravagée d’hostilité parentale. Leurs corps tièdes et souples s’entremêlaient. Déjà Laure possédait l’invulnérable force, l’inépuisable vigueur d’âme, sur lesquelles Georges s’appuyait, confiant. Avec elle, grâce à Laure, jamais rien, dans l’ordre du drame ou de la tragédie, ne lui adviendrait.

    Les longues boucles blondes et soyeuses de la fille se mêlaient aux cheveux roux et frisés du garçon. Parfois, un rayon de lune venait, sur la chevelure d’or, déposer sa nuance argentée. Les yeux verts de Georges s’agrandissaient. Il assistait au prodige de l’astre nocturne, épousant le soleil, qui nimbait la tête de Laure. Les deux enfants s’écoutaient mutuellement respirer, en attendant que, au rez-de-chaussée, le tapage se calmât. La crise se terminerait par des pleurs, des sanglots, des hoquets, des bribes à demi intelligibles telles que :  

 

   

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26/05/2014

La peur 7

La peur 7

   

 La litanie des récriminations et invectives réciproques se poursuivait. La femme faisait claquer son fouet verbal, en cinglait l’homme, incapable d’opposer la force nécessaire pour se protéger du châtiment.

    Laure s’était réveillée. Georges entendait sa soeur lui répondre, et la voix de l’aînée lui parvenait comme une étoile combattant la nuit.

    « - J’arrive, Georges. N’aie pas peur, ce n’est rien, ça ira mieux demain. Cela les reprend de temps en temps, puis ça passe. »

 

   Même si la chambre était très obscure, Laure se levait, venait jusqu’à lui, se glissait dans le lit, contre lui se blottissait. Fortement, ils s’étreignaient. Au début, Georges tremblait encore. La terreur le secouait affreusement, mais Laure paraissait imperturbable. Les autres enfants dormaient, comme si la maison eut été paisible, comme si la guerre des parents n’avait jamais commencé. Les bienheureux n’entendaient rien. Leur sommeil s’écoulait, long et profond, sans heurts ni secousses, tel le fleuve calme et sombre dans une plaine noire. Seul Georges était terrifié. Sa solitude face à la monstruosité de l’hurlante et gémissante obscurité, en l’absence de Laure, l’eût rendu fou.  

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