Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22/10/2013

Rions un peu...

Rions un peu…  même si c'est jaune. 

 

 

   Citation de James Joyce, tirée d’Ulysse, d’une sublime ironie, qui décrit on ne peut mieux la totale absurdité de l’existence humaine :

  « De l’inexistence à l’existence l’individu vient vers le nombre et se voit reçu comme unité ; existence entre les existences il est avec chacun comme chacun avec chacun ; de l’existence à la non-existence, passé, il serait par tous comme non-être perçu. »

     “ From inexistence to existence he came to many and was as one received ; existence with existence he was with any as any with any; from existence to inexistence gone he would be from all as none perceived “.

09:55 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (0)

21/10/2013

Ces si belles lettres 16

Ces si belles lettres de nos très chers éditeurs (16)

 

    Pourtant, comme tout serait plus facile, si nos éditeurs étaient grossiers ! S’ils nous insultaient ! Imaginez qu’ils nous traitent de gâcheurs de papier, d’écrivaillions, d’écrivassiers, de pisse-copie ! Et mille autres douceurs… Que les affamés de lexique piochent le dictionnaire des synonymes ! S’ils nous conseillaient fermement de renoncer au traitement de texte ?

     S’ils nous recommandaient plutôt le tricot, le jardinage ou la pêche, comme ergothérapies destinées à soigner nos névroses ? Au moins, nous ne lui occasionnerions plus de perte de temps. Voilà qui serait astucieux, voire intelligent. Mais non. Nous sommes trop imbus de notre personnalité littéraire factice. L’éditeur nous abandonne à notre sort de génie méconnu. Nous n’aurons pas même le plaisir de le haïr. Dommage… Cela aurait soulagé la poche de fiel. Alors, une fois de plus, il ne nous reste que cela : l’écriture.

   

Extrait de Hautes sources, vastes estuaires, en vente sur ce blog.

 

 

09:21 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (0)

20/10/2013

Ces si belles lettres 15

Ces si belles lettres de nos très chers éditeurs (15)

 

     Nous entrons dans l’enviable catégorie des écrivains maudits. La postérité connaîtra notre valeur. La dépouille mortelle sera inondée d’éloges, abreuvée de laudes. Les gens nous regretteront. Ils éprouveront même du remords de nous avoir si peu considérés, de nous avoir ignorés.

    La revanche post-mortem nous emplit d’aise. Pour notre nom sonnera l’heure de la gloire. Les générations futures s’inclineront et se prosterneront devant le mausolée.

     Les jeunes filles verseront des fleuves de larmes, qui suffiront à inonder la chaumière de la cave aux combles. Aux jeunes gens nous servirons de modèles. Ces glorieuses perspectives nous réconfortent tant que nous avons presque hâte de mourir. Oui, seulement presque, car l’instinct de survie  n’est pas mort…

    Extrait de Hautes sources, vastes estuaires, en vente sur ce blog.

09:21 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (0)