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12/09/2013

Soleils de nuit 12

« Soleils de nuit »  de Laurent Vermeersch (12)

 

    Nous prendrons pour exemple le tableau bizarrement nommé : « Arbrantesque ». Notons d’abord que l’artiste forge un néologisme, accouplement de deux substantifs, « arbre » et, je le suppose, « arabesque ». . D’entrée de jeu, le mot nous évoque un univers échappant aux lois communes du réalisme. Les mots que nous forgeons suscitent de nouvelles réalités, extérieures au réel commun. Déjà, en nous,  le Verbe crée l’image.

    Le tableau se compose de deux panneaux, l’un noir, plus large et plus haut que le second, où paraît l’arbre. Celui-ci naît donc de l’obscurité, en l’occurrence celle des profondeurs telluriques. Nuit minérale, à laquelle répond l’écho de la nuit liquide, océanique, si récurrente dans la plupart des tableaux présentés, cette nuit des gouffres où, depuis si peu de temps, la science projette enfin quelque lumière ; ces gouffres, où les plus anciennes légendes et, plus près de nous, Jules Verne avait vu grouiller de monstrueux animaux, prophétie que nous confirme la zoologie. 

   

 

 

 

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11/09/2013

Soleils de nuit 11

« Soleils de nuit »  de Laurent Vermeersch (11)

 

    A lui seul, l’intitulé de l’exposition, « Soleils de nuit », nous attire et nous intrigue. Paradoxal et poétique, il existe des… éclaircissements. Entre les tableaux de Laurent Vermeersch, nous voyons des petits cadres à fond blanc, où sont reproduits des textes de Luc Bureau. Or, la thématique commune à ces citations est celle de la primauté de la nuit sur le jour, lequel  est perçu comme une parenthèse, à l’intérieur du domaine beaucoup plus vaste de la matrice originelle d’obscurité, d’où tout est sorti, les couleurs y comprises. 

    C’est là que se manifeste la parenté, entre le peintre et l’écrivain, car,  dans l’œuvre de Laurent Vermeersch, même dans les tableaux les plus vivement colorés, le noir joue un rôle important. Il nous rappelle que la nuit n’est jamais totalement absente, mais provisoirement placée en retrait, donc prête à revenir au galop.

    L’exemple donné par Laurent Vermeersch et Luc Bureau montre que le cousinage, artistique et intellectuel, entre des créateurs qui oeuvrent dans des disciplines différentes, ne peut être qu’une voie d’enrichissement mutuel, susceptible de déboucher sur une véritable synergie.     

 

    

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10/09/2013

Soleils de nuit 10

Soleils de nuit »  de Laurent Vermeersch (10)

 

  Mon interlocuteur me fit découvrir l’écrivain québécois, Luc Bureau, dont les textes sur le thème de la nuit l’intéressent particulièrement.

     Je lui demandai s’il puisait l’inspiration dans les livres, mais il me répondit qu’il lui arrivait plus souvent de trouver dans les écrits la confirmation de ses intuitions. Ce dernier mot est, à mon avis, l’un des mots clefs dans la recherche artistique. L’intuition n’est pas rationnelle. Par essence, son exactitude sera toujours indémontrable, car la démonstration relève de la démarche scientifique. Elle ne peut que s’éprouver, parce que souverainement subjective. Si nous poursuivons une recherche, c’est parce que, dans ce domaine où nous avançons « à l’aveuglette », sans connaître ses limites (si toutefois il en a) seule la tâtonnante intuition permet de définir l’objet de la recherche, et, par là-même, les limites provisoires du domaine à explorer, que la poursuite d’un nouvel objet fera ensuite reculer.     

 

    Deux autres fois, à l’occasion de l’exposition que Laurent Vermeersch a donnée au mois de mars 2008, à l’espace Châteauneuf à Tours, je suis revenu m’imprégner de cette atmosphère si personnelle, laquelle, précisément parce qu’elle est si personnelle, ne peut nous laisser indifférents. 

10:31 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (0)