01/07/2014
Le questionnaire 2
14 Le questionnaire en question (2)
Extrait de Entre muraille et canal.
« Vous ne vous sentez pas bien, M. Truchaud ?
- Oh, si, je me sens aussi bien que faire se peut, ma bonne Mme Ducasse. Ne vous souciez pas pour moi. Je ne peux guère plus tomber en ruines que je ne le suis déjà…
- Allons, M. Truchaud, ne noircissez pas le tableau. Vous allez voir comme la cuisine de la mère Ducasse va vous requinquer… Sans parler de l’air pur de Sainte-Radegonde-en-Marais ! Nous sommes à la campagne, ici, pas vrai, M. Truchaud ? »
L’interpellé se contenta de hocher la tête.
La scène se rejoue dans sa cervelle, surchauffée par la crainte de ce qui risque de se passer, dans quelques minutes. Le film déroule sa bobine, tel le cauchemar que le dormeur voudrait interrompre, mais qui ne cesse d’imposer l’horreur de ses visions.
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30/06/2014
Le questionnaire 1
Cahpitre 14 Le questionnaire en question
Pour une personne dont l’appétit déjà défaille terriblement, apprendre que la rencontre, déplorable autant qu’improbable, de l’abbé Citrin et de Marc Le Brahz allait se produire au moment du dîner, chez Mme Germaine Ducasse, était la nouvelle la plus susceptible de déclencher des spasmes abdominaux, des colites qui tordent les boyaux, des crampes gastriques, de bilieuses aigreurs hépatiques jaillissant jusque dans le palais, au total ce langage du corps, si éloquent bien que dépourvu de mots.
Qu’opposer à l’absurde mais inévitable confrontation ? Denis Truchaud se gratta le cuir chevelu, se racla la gorge, mais ces formes d’irritations, l’une audible, l’autre visible, ne lui fournirent pas l’inspiration désirable et désirée.
Extrait de Entre muraille et canal.
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31/05/2014
La peur 12
La peur 12
Les paupières étaient retombées, sur les prunelles d’émeraude et celles d’azur, qui s’étaient regardées avec l’indéfectible puissance de cet amour nourri de tendresse, que jamais ils ne pourraient mesurer. Le sentiment les avait investis, les enveloppait, les dépassait si radicalement, qu’il en était devenu incommensurable. Jusqu’à l’aurore, la chevelure de métal ductile et précieux resplendirait, emplissant la redoutable chambre de sa superbe, son invincible lumière.
Lorsqu’elle viendrait réveiller les enfants, Raymonde trouverait Laure et Georges enlacés, souriant dans leur sommeil. Alors, la mère attendrie s’exclamerait :
« Ah, ces deux-là sont vraiment inséparables ! »
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