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24/05/2014

La peur 5

La peur 5

 

Georges tremble. Son corps vibre, les dents claquent, les genoux s’entrechoquent, les membres se convulsent. De violentes crispations mordent muscles et entrailles. Vers le palais, rampe la nausée, d’abord sournoise, puis conquérante et incoercible, jaillit entre ses dents. Des lèvres suinte une bave amère. Si la nuit se montre avare d’étoiles, si la lune s’est absentée, la tapageuse obscurité le menace encore plus. Georges appelle au secours, non pas la mère, qui ne l’entendra pas, tant elle s’assourdit de hurlements  d’amertume, contrastant de tragique façon avec les gémissements paternels :

     

 

 

 

 

 

09:16 Publié dans Romans | Lien permanent | Commentaires (0)

23/05/2014

La peur 4

La peur 4

 

 La maison étant située à l’extrémité d’un cul-de-sac nommé « Impasse de la Forêt ». Le budget de la commune, trop étriqué, n’avait pas permis que la rue bénéficiât de l’éclairage sur toute sa longueur.  L’ultime réverbère s’était arrêté cinquante mètres avant le foyer des Marlase, comme intimidé par la proximité des champs. La chambre, au garçonnet solitaire et terrifié, paraissait immense. Elle occupait, en effet, la moitié du premier étage. De l’autre côté du palier, on passait dans la salle de bain. De là, une porte donnait accès au couloir, lequel menait au débarras, pièce  dépourvue de fenêtre, bourrée d’un fatras poussiéreux, où même la plus maternelle des chattes n’aurait pu trouver ses chatons, après les y avoir elle-même cachés.

 

    

09:14 Publié dans Romans | Lien permanent | Commentaires (0)

22/05/2014

La peur 3

La peur 3

 

    Georges ne connaissait pas les terrifiantes voix de la colère, ni les hurlements jaillis du ventre puant de la rancœur, ce ressentiment qui ligote les impuissants. Le garçonnet se sentait ficelé sur le lit, comme si la peur s’était transformée en une touffe de lianes vivantes et peut-être carnivores. L’enfant appelait sa sœur aînée, Laure, qui n’avait qu’un an de plus que lui. Georges pleurait abondamment, et il lui semblait que depuis toujours il pleurait, que plus jamais il ne cesserait de pleurer.

     Souvent, la chambre n’était pas totalement obscure, car la partie supérieure de chacun des volets de bois était percée d’un trèfle à quatre feuilles, censé porter bonheur à la famille. La fenêtre, orientée vers l’Est, était dépourvue de rideaux. Lorsque le ciel n’était pas couvert, par les deux trèfles s’infiltraient la laiteuse clarté de la lune et les lueurs scintillantes des étoiles.

  

09:02 Publié dans Romans | Lien permanent | Commentaires (0)