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27/02/2013

Voyage au Pays d'Haistybradu (1)

 

Voyage au Pays d’Haistybradu (1)

 

    Les gens m’appellent Lonely Chairman. J’ignore l’étymologie de ce nom que je porte par convenance plus que par conviction, comme d’autres arborent, en signe de respectabilité, leur cravate. Je ne suis pas vraiment persuadé qu’un autre patronyme, même si j’avais pu le sélectionner parmi des milliers, m’aurait mieux convenu. Avec ce nom je vis comme avec mon ombre, sans être certain que le premier me définit plus précisément que la seconde. Qui, d’ailleurs, pourrait affirmer sans doute possible, que le nom de famille auquel par habitude il répond, n’est pas qu’une convention mensongère ? Qui peut être sûr que l’étiquette familiale, plutôt que n’importe quelle autre, lui revient en droit ?

    Mon métier, c’est-à-dire mon occupation officielle, consiste à marcher de village en ville et de province en Etat, afin d’essaimer ma marchandise, une collection de chaises les plus diverses, qui sont entassées dans la charrette tirée par mon cheval aveugle à la robe d’un blanc éblouissant, que j’ai nommé Puissant. Il me plaît de penser que j’ai choisi l’animal pour son infirmité, non par commisération ni par goût pervers de l’excentricité, mais parce que je prévoyais que ce compagnon saurait, mieux que ses congénères affligés d’une vue normale, m’écouter.

   

10:59 Publié dans Nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0)

26/02/2013

Le chacal

Le chacal

 

Si le chacal prend la fuite

Lorsque l’approche de l’homme s’ébruite,

C’est parce qu’il a la pétoche

Du chasseur qui est trop moche.

11:01 Publié dans Comptines | Lien permanent | Commentaires (0)

25/02/2013

Deux artistes à découvir

Deux artistes à découvrir

 

    A Banyuls,  au mois de septembre 2012, nous avons visité une exposition de peinture et sculpture, donnée par deux artistes locales : Chrys Arbus, pour les sculptures et Aline Laffargue, pour les tableaux. Les deux dames sont aussi peu célèbres que l’auteur de ces lignes ; c’est dire que leur notoriété ne dépasse pas de beaucoup les limites du département des Pyrénées Orientales, mais cela n’enlève rien à la qualité de leur travail.

    Les œuvres sculpturales nous ramènent, irrésistiblement, à Maillol ; l’artiste reconnaît, avec honnêteté, humilité, que le Maître a laissé une forte empreinte dans le Roussillon. Quel artiste ne puise-t-il pas aux sources de sa discipline             ? Chacun sait que l’apprentissage auprès des Maîtres est une nécessité. Seuls les présomptueux affirment pouvoir créer ex nihilo.

   Nous avons trouvé de la grâce et de la finesse, dans ces corps ou têtes de femmes, qui nous renvoient à la beauté classique, de type grec. Harmonie, souplesse des membres, courbes pleines de vie, voilà le miracle que nous offre le sculpteur : Chrys Arbus : la terre cuite, le bronze et le marbre imitent à ce point la chair que les œuvres ont la vérité du mouvement ou de la pose, surpris comme par l’appareil photographique, et même mieux encore, puisque le regard saisit la totalité de la sculpture, de tous côtés observable.

    Les tableaux représentent, à larges traits, des femmes qui jaillissent demi-nues de robes froufroutantes, telles qu’en portent les Gitanes par exemple. Les bouquets rutilent, les fleurs nous embaument de couleurs magnifiques. Les deux thèmes se fondent presque l’un dans l’autre, car les robes s’ouvrent comme des corolles, leurs plis dessinent des pétales, d’où le buste féminin s’échappe magiquement. Chevelures et poitrines dominent la partie supérieure de la toile.

    Cette visite nous a enchantés, alors que deux jours plus tôt l’exposition « d’art moderne » de Collioure nous atterra. Si la volonté des « artistes » fut d’exceller dans le difforme et l’hideux, je leur concéderai qu’ils ont pleinement réussi. La question de savoir si le contribuable est ravi de verser sa quote-part, afin que des fumistes nous infligent  pareil spectacle, véritable cacophonie picturale, cette question reste ouverte.

 

 

11:23 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (0)