21/02/2013
Carnet d'une randonnée (26)
Parlez-en à vos parents ou amis bretons, à tous ceux qui aiment la Bretagne !
Carnet d’une randonnée (26)
Impressions d’un fest-noz
Bien avant d’arriver à la salle des fêtes où se tiendrait la soirée, j’entendis la musique à la fois aigrelette et joyeuse des instruments bretons, jouant des airs traditionnels. Comme beaucoup de gens, je suis sensible à la musique, sinon à toutes les musiques, du moins à beaucoup d’entre elles. D’ailleurs, je plains les personnes que la musique laisse indifférentes. Elles se privent d’une grande source de plaisir, à laquelle rien ne me ferait renoncer.
J’observai qu’une majorité des danseurs et danseuses étaient des jeunes. Ils ne portaient pas le costume traditionnel, au contraire des groupes folkloriques se produisant pour les touristes. L’essentiel n’est pas là. Non, il importe, d’abord et surtout, que le rythme propre à un peuple vive et se perpétue, à travers sa musique et sa langue. Elles expriment une part d’humanité, unique, inimitable, irremplaçable.
Le rythme du fest-noz m’a investi, conquis. C’était comme si des doigts invisibles réveillaient des cordes enfouies dans ma mémoire, si profondément que j’avais jusqu’alors négligé de les faire vibrer.
.Extrait de Hautes sources, vastes estuaires, 324 pages, 14 Euros frais d’envoi offerts.
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20/02/2013
Carnet d'une randonnée (25)
Parlez-en à vos parents ou amis bretons, à tous ceux qui aiment la Bretagne !
Carnet d’une randonnée (25)
L’abbaye de Bon Repos.
J’y parvins juste à temps pour la dernière visite et, à cette heure tardive, je fus l’unique touriste à suivre le guide. Le ton de voix monocorde, mécanique et donc monotone de cette profession m’a toujours irrité. En l’espèce, ce guide débutant n’échappait pas totalement au défaut de sa corporation. La manière doctorale et sentencieuse de s’exprimer, que parfois l’on reproche aux enseignants, subsiste là, sans que la plupart des gens trouvent à s’en plaindre.
Là encore, la toiture s’était effondrée. Subsistaient seuls les murs principaux. Quelques années plus tard, je revis l’abbaye en compagnie de ma femme. Le travail de restauration continuait d’avancer, lentement certes, mais il n’était pas abandonné.
Extrait de Hautes sources, vastes estuaires, 324 pages, 14 Euros frais d’envoi offerts.
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19/02/2013
Carnet d'une randonnée (24)
Parlez-en à vos parents ou amis bretons, à tous ceux qui aiment la Bretagne !
Carnet d’une randonnée (24)
D’abord, je ne pouvais en croire mes yeux. Je pensai me trouver confronté à une hallucination, ou face à un château ressemblant étrangement à celui des Forges des Salles. Pendant quelques instants, je m’enfonçai dans la quatrième dimension. Avais-je reculé temporellement ?
De ma stupéfaction je n’eus pas le temps de me remettre. Afin de vérifier ou d’infirmer l’exactitude de ma suspicion, j’interrogeai deux jeunes ouvriers agricoles. Oui, c’était bien le château des Forges des Salles. Peut-être à tort, j’eus l’impression que le regard des jeunes hommes me perçait avec un peu de moquerie. Le nom du lieu n’était-il pas connu de tous ?
Ce genre de situation, où je me sens suprêmement ridicule, ne m’est pas inhabituel. Dans la société des hommes, j’avance comme un oiseau palmipède sur la terre ferme : lourdement et maladroitement. Je pense aussi à l’albatros de Baudelaire, bien sûr.
Extrait de Hautes sources, vastes estuaires, 324 pages, 14 Euros frais d’envoi offe
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