18/02/2013
Carnet d'une randonnée (23)
Parlez-en à vos parents ou amis bretons, à tous ceux qui aiment la Bretagne !
Carnet d’une randonnée (23)
En ce jeudi 21 juillet, je me mis en route à 9 heures. Je parcourus le trajet de Cléguérec à Sainte Brigitte, d’abord par un chemin vicinal goudronné, que prolongeait une voie romaine. J’éprouvai la sensation particulière que procurent les lieux très anciens, desquels l’on peut se dire, avec certitude, qu’ils ont servi de voies de passage à des dizaines de générations. Là, j’imaginai les centurions, et, avant eux, les Gaulois, puis, remontant plus hardiment vers les sources, l’homme de Neandertal ou de Cro-Magnon traçant les premiers pas sur ce qui devait devenir un sentier de grande randonnée… Eux ne se demandaient pas s’ils pratiquaient la randonnée ou non. C’était leur moyen habituel de locomotion, voilà tout. Ils n’en tiraient probablement aucune gloriole. A mon entour, je crus sentir que frémissaient les présences de chasseurs, guerriers, soldats ; j’entendis le galop des chevaux, le fracas des chars, les cris gutturaux et les appels féroces.
Après avoir marché quelques heures, je m’aperçus que j’avais tourné en rond.
Extrait de Hautes sources, vastes estuaires, 324 pages, 14 Euros frais d’envoi offerts.
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17/02/2013
Carnet d'une randonnée (22)
Parlez-en à vos parents ou amis bretons, à tous ceux qui aiment la Bretagne !
Carnet d’une randonnée (22)
Subitement, j’aboutis à une forteresse de rochers, sauvagement taillés par le vent, la pluie, le temps. C’était d’abord une superposition de tables, comme d’énormes marches rugueuses, avec, sur le côté gauche, un pan de muraille gigantesque, tel le vestige d’une citadelle aux dimensions surhumaines, et suspendu au-dessus du vide, face à une tour audacieuse, au milieu d’arbres eux-mêmes très hauts. Le crépuscule s’approchait. Sur les blocs, il projetait des lames d’or. Le château sauvage étincelait.
Plus tard, j’appris que le site s’appelle le Saut du Chevreuil.
A ce moment de quasi épuisement, je me demandai si cela était une ruine, ou si j’étais la proie d’une hallucination. Finalement, je perçus le spectacle comme une chose surnaturelle, mais aussi comme fondamentale et primitive. J’eus l’impression de surprendre la nature en pleine gestation, comme si l’histoire de ces rochers se déroulait sous mes yeux.
Extrait de Hautes sources, vastes estuaires, 324 pages, 14 Euros frais d’envoi offerts.
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16/02/2013
Carnet d'une randonnée (21)
Parlez-en à vos parents ou amis bretons, à tous ceux qui aiment la Bretagne !
Carnet d’une randonnée (21)
Du propriétaire j’obtins la permission de passer deux nuits dans les dépendances, à quelque distance de là.
Je pris la direction de ce que je croyais être Sainte Brigitte. En fait, je me dirigeai vers Perret. La grande fatigue déjà ressentie peut expliquer l’erreur d’orientation.
Je marchais comme un automate. Mes muscles fonctionnaient, uniquement parce que leur propre élan les entraînait. J’avais déjà parcouru une trentaine de kilomètres.
Croyant avoir trouvé le chemin qui devait me mener aux dépendances, je montai à travers bois. Une chose m’étonna et m’inquiéta tout à la fois. Le propriétaire du château m’avait affirmé que les dépendances servaient de gîte pour des cavaliers. Or, nulle part je ne vis trace de passages de chevaux ; ni crottin, ni empreintes de sabots.
La côte était assez accentuée. Bien que je fusse de plus en plus certain de m’égarer, je m’entêtais à poursuivre, car je voulais savoir où cela menait.
Extrait de Hautes sources, vastes estuaires, 324 pages, 14 Euros frais d’envoi offerts.
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