Carnet d'une randonnée (17)

Parlez-en à vos parents ou amis bretons, à tous ceux qui aiment la Bretagne !

Carnet d’une randonnée (17)

Je fis la connaissance des propriétaires de…, une Parisienne et son époux, un allemand qui parlait assez bien le Français.

    Ils me parlèrent du mépris des villageois pour le passé, ou, pour le moins, leur manque d’intérêt pour la conservation du patrimoine architectural. Ils me décrivirent le manoir longtemps à l’abandon, sale, cerné d’une végétation dense, occupé par des clochards et des mendiants. Si je les en crois, ils connurent des démêlés avec les artisans, peu qualifiés pour les travaux de restauration.

    Le prêtre ne se montra pas  soucieux de préserver les meubles de son église, puisqu’il les jeta sur le parvis, pour les remplacer par des objets modernes, « plus fonctionnels ». Le couple récupéra nombre de ces objets, en particulier la partie supérieure d’une chaire, qu’ils placèrent de façon inattendue au-dessus d’une cheminée, comme s’il s’était agi d’une hotte.

   Extrait de Hautes sources, vastes estuaires, 324 pages, 14 Euros frais d’envoi offerts.

 

Carnet d'une randonndée (16)

Parlez-en à vos parents ou amis bretons, à tous ceux qui aiment la Bretagne !

Carnet d’une randonnée (16)

    Le manoir de… avait appartenu à la famille de Rohan. Il servit de pavillon de chasse, et sa construction datait des XV et XVII siècles. Les Rohan possédèrent aussi, entre autres lieux,  un superbe château à Guémené-sur-Scorff, où mon père passa partie de son enfance, de l’âge de cinq ans jusqu’à treize, c’est-à-dire le temps de sa scolarité, à propos de laquelle il aime plaisanter, en disant :

    « Mes études m’ont poursuivi, mais comme je courais plus vite qu’elles, elles n’ont jamais pu me rattraper. »

    Excellent échantillon du véritable humour, qui consiste à rire de soi-même, plutôt que de se moquer des autres ! 

    Extrait de Hautes sources, vastes estuaires, 324 pages, 14 Euros frais d’envoi offerts.

Carnet d'une randonnée (15)

 

Parlez-en à vos parents ou amis bretons, à tous ceux qui aiment la Bretagne !

Carnet d’une randonnée (15)

    Les villageois l’appelaient « le petit Martial ». Il est vrai qu’il était petit de taille. Evidemment, le surnom était affectueux. Moi, je sais qu’il avait une sorte de grandeur. Sa spontanéité, sa générosité, le prouvaient. On pouvait lire dans son regard des grands espaces de solitude.

    A cette occasion, je me suis demandé pourquoi je répugne tant à tutoyer les gens. C’est que le vouvoiement permet de se distancier des autres, de s’interdire leur intimité, en même temps que je leur interdis la mienne. L’interdiction bilatérale perpétue la solitude, à la fois tant chérie, tant détestée. L’autre, c’est l’imprévisibilité de l’inconnu. La rencontre est source de risques, de dangers, d’où la crainte. 

         Extrait de Hautes sources, vastes estuaires, 324 pages, 14 Euros frais d’envoi offerts.