24/02/2013
Carnet d'une randonnée (29)
Parlez-en à vos parents ou amis bretons, à tous ceux qui aiment la Bretagne !
Carnet d’une randonnée (29)
Je repense, pour finir, à ce couple de vieilles personnes, qui m’offrit le café au lait, et les tartines beurrées, simplement parce que j’avais frappé à leur porte pour leur demander mon chemin, et que j’étais arrivé à l’heure du goûter ; à cette fermière, qui, dans des circonstances comparables, m’invita à m’asseoir à la même table que ses enfants, à qui elle était en train de servir des crêpes ; à ce vieil homme, qui avait subi l’opération dite de la « laryngectomie », mais tenta pourtant de m’expliquer le chemin, par signes et borborygmes, que me traduisit son fils.
Quelques semaines plus tard, alors que de nouveau je marchais solitairement, cette fois-ci en Périgord, je bénéficiai plusieurs fois de l’hospitalité des habitants. J’ignore si les gens se montreraient aussi confiants, de nos jours.
A tous ces gens simples, que jamais je ne reverrai, dont quelques uns peut-être sont déjà morts, je dis merci. Aucun d’entre eux ne me connaissait. J’aurais pu être un forban. Ils m’accueillirent comme l’un des leurs. Connaissaient-ils «La chanson de l’Auvergnat ?» En tous cas, ils en appliquaient la morale. Leur chaude humanité m’aida à reprendre confiance dans l’humanité en général. (Fin)
Extrait de Hautes sources, vastes estuaires, 324 pages, 14 Euros frais d’envoi offerts.
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23/02/2013
Carnet d'une randonnée (28)
Parlez-en à vos parents ou amis bretons, à tous ceux qui aiment la Bretagne !
Carnet d’une randonnée (28)
Fort de la recommandation de M.Tallec, je m’adressai à Monsieur le Recteur, c’est-à-dire le curé. J’obtins la permission de passer la nuit au presbytère.
Là aussi je dînai et pris mon petit déjeuner. Le prêtre écouta patiemment mon bavardage de jeune homme, en mal de confidence. Pas plus que les Tallec, il ne voulut d’argent. Si mes souvenirs sont exacts, l’homme devait avoir la quarantaine. Il était souriant, et d’abord simple. A lui aussi je renouvelle l’expression de ma gratitude.
A Notre Dame du Ruellou, chapelle isolée dans la campagne, j’allumai tous les cierges, pour redonner lumière et vie à ce lieu qui m’avait paru triste et délaissé.
La Vierge en bois doré ressemble à une grande dame de la Cour, ou à une reine portant le Dauphin. Comme à Laniscat, la roue à carillons était encore présente.
Lorsque je partis, les Saints des vitraux dansaient, grâce aux lumières changeantes des cierges. La chapelle en était toute réchauffée. Plus tard, je craignis le possible déclenchement de l’incendie. Mon hôte ecclésiastique me rassura. Le granit ne s’enflamme pas facilement !
Extrait de Hautes sources, vastes estuaires, 324 pages, 14 Euros frais d’envoi offerts.
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22/02/2013
Carnet d'une randonnée (27)
Parlez-en à vos parents ou amis bretons, à tous ceux qui aiment la Bretagne !
Carnet d’une randonnée (27)
Saint Nicolas du Pelem
Vers 17 heures, j’arrivai à l’heure de la pause café dans une ferme. Au bout d’une demi-heure de conversation, je pensai que la glace était suffisamment rompue pour demander l’autorisation de dormir sur la paille, sous le hangar. L’agriculteur me l’accorda.
Le maître de céans soignait vaches et taureaux. Je le suivis dans ses allées et venues. L’homme au franc parler fit allusion aux mijaurées qui font la moue, face à la moindre infraction aux règles d’hygiène. Pourtant, ne consomment-elles pas la viande et le lait, provenant de bestiaux pissant et chiant ? Prendre des airs dégoûtés, c’est facile. Nettoyer les étables l’est moins.
Finalement, je fus invité à dîner, puis je dormis dans le grenier, où un lit était dressé. Je pris également mon petit déjeuner à la ferme. Autour de la table, il y avait trois générations.
Mes hôtes me dirent ne pas comprendre le Breton de la télévision. Langue d’intellectuels, éloignés des réalités du terroir, où le parler varie grandement d’une contrée à l’autre.
J’offris de dédommager ces paysans si hospitaliers, mais ils refusèrent tout paiement. Ils s’appelaient les Tallec. Si quelque jour ils lisaient ces lignes, qu’ils sachent que je leur suis resté reconnaissant.
Extrait de Hautes sources, vastes estuaires, 324 pages, 14 Euros frais d’envoi offerts.
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