14/09/2013
Solils de nuit 14
« Soleils de nuit » de Laurent Vermeersch (14)
Laurent Vermeersch a beaucoup voyagé. Récemment, il s’est rendu en Chine. Il est ainsi entré dans une « période chinoise », quoique, dit-il, « japonisante » serait plus approprié. Prenons pour exemple « Quai à l’arbre mauve ». Cette fois-ci, au contraire de certaines œuvres déjà citées, la représentation de la ville est totalement imaginaire. C’est peut-être pour cette raison que la vision s’écarte encore plus radicalement des schémas figuratifs. Les corps humains stylisés sont suspendus dans les arbres. La lune tombe de l’arbre, image qui nous rapproche des belles illusions de l’enfance, lorsque la perception peut passer pour fidèle reflet de la chose elle-même.
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13/09/2013
Soleils de nuit 13
« Soleils de nuit » de Laurent Vermeersch (13)
Plusieurs des tableaux sont d’ailleurs des triptyques, dont les éléments s’associent de façon variée dans l’espace. Laurent Vermeersch s’intéresse à la dimension sculpturale, associée à la picturale.
Dans « Littoral nocturne », une église italienne, et un arbre dont la forme évoque celle de la feuille, sont face à la mer. Il s’agit d’un triptyque, composé de cadres aux formes différentes : le rectangle, le cercle et le carré, les deux dernières étant des formes que nous pourrions qualifier de « parfaites ». Ce tableau conjugue des éléments essentiels : l’océan, comme symbole de l’éternité ; l’arbre, qui s’élève vers l’infini, autre image de l’éternité, tandis que ses racines s’enfoncent vers la nuit tellurique, ou nuit des origines. La verticalité de l’église et de l’arbre, avec leurs dimensions souterraines (crypte et racines) assure les liens matériels et symboliques entre les deux domaines, le tellurique et le céleste. Au total, l’œuvre est très forte.
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12/09/2013
Soleils de nuit 12
« Soleils de nuit » de Laurent Vermeersch (12)
Nous prendrons pour exemple le tableau bizarrement nommé : « Arbrantesque ». Notons d’abord que l’artiste forge un néologisme, accouplement de deux substantifs, « arbre » et, je le suppose, « arabesque ». . D’entrée de jeu, le mot nous évoque un univers échappant aux lois communes du réalisme. Les mots que nous forgeons suscitent de nouvelles réalités, extérieures au réel commun. Déjà, en nous, le Verbe crée l’image.
Le tableau se compose de deux panneaux, l’un noir, plus large et plus haut que le second, où paraît l’arbre. Celui-ci naît donc de l’obscurité, en l’occurrence celle des profondeurs telluriques. Nuit minérale, à laquelle répond l’écho de la nuit liquide, océanique, si récurrente dans la plupart des tableaux présentés, cette nuit des gouffres où, depuis si peu de temps, la science projette enfin quelque lumière ; ces gouffres, où les plus anciennes légendes et, plus près de nous, Jules Verne avait vu grouiller de monstrueux animaux, prophétie que nous confirme la zoologie.
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