11/09/2013
Soleils de nuit 11
« Soleils de nuit » de Laurent Vermeersch (11)
A lui seul, l’intitulé de l’exposition, « Soleils de nuit », nous attire et nous intrigue. Paradoxal et poétique, il existe des… éclaircissements. Entre les tableaux de Laurent Vermeersch, nous voyons des petits cadres à fond blanc, où sont reproduits des textes de Luc Bureau. Or, la thématique commune à ces citations est celle de la primauté de la nuit sur le jour, lequel est perçu comme une parenthèse, à l’intérieur du domaine beaucoup plus vaste de la matrice originelle d’obscurité, d’où tout est sorti, les couleurs y comprises.
C’est là que se manifeste la parenté, entre le peintre et l’écrivain, car, dans l’œuvre de Laurent Vermeersch, même dans les tableaux les plus vivement colorés, le noir joue un rôle important. Il nous rappelle que la nuit n’est jamais totalement absente, mais provisoirement placée en retrait, donc prête à revenir au galop.
L’exemple donné par Laurent Vermeersch et Luc Bureau montre que le cousinage, artistique et intellectuel, entre des créateurs qui oeuvrent dans des disciplines différentes, ne peut être qu’une voie d’enrichissement mutuel, susceptible de déboucher sur une véritable synergie.
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10/09/2013
Soleils de nuit 10
Soleils de nuit » de Laurent Vermeersch (10)
Mon interlocuteur me fit découvrir l’écrivain québécois, Luc Bureau, dont les textes sur le thème de la nuit l’intéressent particulièrement.
Je lui demandai s’il puisait l’inspiration dans les livres, mais il me répondit qu’il lui arrivait plus souvent de trouver dans les écrits la confirmation de ses intuitions. Ce dernier mot est, à mon avis, l’un des mots clefs dans la recherche artistique. L’intuition n’est pas rationnelle. Par essence, son exactitude sera toujours indémontrable, car la démonstration relève de la démarche scientifique. Elle ne peut que s’éprouver, parce que souverainement subjective. Si nous poursuivons une recherche, c’est parce que, dans ce domaine où nous avançons « à l’aveuglette », sans connaître ses limites (si toutefois il en a) seule la tâtonnante intuition permet de définir l’objet de la recherche, et, par là-même, les limites provisoires du domaine à explorer, que la poursuite d’un nouvel objet fera ensuite reculer.
Deux autres fois, à l’occasion de l’exposition que Laurent Vermeersch a donnée au mois de mars 2008, à l’espace Châteauneuf à Tours, je suis revenu m’imprégner de cette atmosphère si personnelle, laquelle, précisément parce qu’elle est si personnelle, ne peut nous laisser indifférents.
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09/09/2013
Soleils de nuit 9
« Soleils de nuit » de Laurent Vermeersch (9)
Suivons la route des aigles, et, d’un coup d’ailes, franchissons les Pyrénées. Dans « Interstices noctambules », nous voyons une représentation, assez fidèle de la cathédrale de Burgos… au bord de l’eau ! Licence poétique, s’il en est. Un petit personnage lit, au pied de l’édifice. Seuls le lecteur et la cathédrale sont éclairés. Que nous dit ce tableau, sinon la solitude du penseur, du philosophe, qui cherche la vérité dans la nuit ?
La figure humaine est d’ailleurs assez rarement présente dans les tableaux de Laurent Vermeersch. Elle ne leur est pas nécessaire, et, lorsqu’elle y paraît, elle n’y joue pas le rôle principal. L’homme se trouve ici par défaut, à travers l’architecture qu’il édifie sur le paysage naturel. L’homme devient étranger à la ville, ou celle-ci se vide de ses hommes.
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