Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

08/01/2014

ANDALOUSIE 5

Andalousie, mon amour 5

 (Récit de voyage)

 

Lundi 7 mai 2012

  Donc, au lendemain du deuxième tour des élections présidentielles, libérés du souci de notre devoir électoral, ma « Firmine » sollicita le turbot de la Clio, pour une trajectoire de mille quatre cents kilomètres. 

  Levés à cinq heures et demi (héroïque effort !) nous démarrons à huit, sous un ciel lumineux. La température est encore fraîche, mais cela ne peut gêner l’automobiliste.

  Des oiseaux fripons viennent accompagner notre pique-nique. Ils se posent sur la table, juste assez près pour happer d’une rapide becquée les miettes, que notre appétit veut bien leur céder, assez loin aussi pour fuir à tire-d’aile, si se profilait la moindre menace.

    Le pays basque français nous offre la vision de ses collines et de sa verdure, parsemée de vastes demeures blanches. Même si cela ne nous donne qu’un aperçu, nous nous promettons d’y revenir.

    Aussitôt la frontière passée les habitations deviennent ocres. Le temps vire à la pluie, mais Elisabeth note, soulagée, que les conducteurs espagnols se montrent beaucoup plus disciplinés et respectueux des autres qu’elle ne l’imaginait. Si le machisme au volant a reculé, nous n’allons pas le regretter.

 

     

07/01/2014

ANDALOUSIE 4

Andalousie, mon amour 4

 

 (Récit de voyage)

 

   Ecrivant cela, j’ai en mémoire une visite d’un ami tunisien, Abdel Majid, hélas beaucoup trop tôt décédé, qui pour nous avait choisi le fruit en connaisseur ; puis nous l’avions tous deux préparé, pour nos familles. Dans le large et profond bol, les grains rutilaient, comme rubis.

    Ville de Grenade, je te veux et te vois semblable au fruit. Saurai-je expliquer pourquoi, j’en doute, mais ce nom, Granada, résuma pour le jeune homme que je fus les charmes de l’Espagne.

    Que l’on n’aille pas s’imaginer que je ne vis, nulle part ailleurs dans la péninsule ibérique, des lieux de beauté, ni que seulement à Grenade je rencontrai le peuple espagnol. Cela serait faux.

    En résumé, si au cours de plus de trois décennies je n’ai guère cessé de lire les auteurs espagnols ou hispano-américains, ce fut parce que je voulus toujours me persuader que je retournerai m’enivrer des sucs dorés et sucrés de l’Andalousie.

    En mai 2012, le rêve a pris souffle et chair.

 

 

 

06/01/2014

Andalousie, mon amour 3

Andalousie, mon amour 3

 (Récit de voyage)

 

    Nous avions rêvé de l’Andalousie, Elisabeth et moi. Je lui contais et chantais la marche méridionale de l’Espagne, dont depuis tant d’années j’étais épris. Au firmament de la mémoire, plus vive que toutes, scintillait, étincelait une étoile.

   Cet astre du plein Sud s’appelle Grenade.

 

    A peine ai-je écrit ce mot que l’image du fruit s’élève en moi. Afin de pleinement savourer la grenade, le gourmet doit s’obliger à l’inépuisable patience. Chaque grain sera gagné, grâce au lent décorticage puis épluchage. Puis, chacune de ces boules rouges, juteuses et sucrées se déguste avec une lenteur égale à celle de la préparation, car l’épicurisme exige de nous une application sans faille.