11/01/2014
ANDALOUSIE 8
Andalousie, mon amour 8
(Récit de voyage)
Mardi 8 mai
De Lerma jusqu’à Madrid, pluie battante. Une dizaine de jours avant le départ, les augures météorologiques nous promettaient des températures assez fraîches, même à Grenade. Nous allons vérifier que la science des prévisions reste beaucoup plus approximative qu’exacte.
L’autoroute n’offre pas au voyageur belle matière, à propos de laquelle rêver. Hauts immeubles locatifs dépourvus de grâce, usines, entrepôts et supermarchés qui rivalisent de laideur avec les nôtres. Ici et là de gigantesques taureaux métalliques surveillent la circulation. Élisabeth eût aimé en photographier un, mais s’arrêter au bord de l’autoroute est malaisé. Le cliché va s’imprimer dans notre mémoire.
L’autoroute espagnole présente des charmes que n’offre pas la française ; d’abord et surtout, le genêt, qui jette vers le ciel la profusion de sa jaune floraison. Or, il se trouve que Jean Genet occupe, dans le panthéon littéraire tout personnel que je chéris, une place privilégiée. Lui se reconnaissait dans l’arbrisseau vivace et sauvage, aux fleurs ensoleillées.
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10/01/2014
ANDLOUSIE 7
Andalousie, mon amour 7
(Récit de voyage)
Ce premier soir, nous aurons appris au moins ceci : il existe une variété de poisson appelée « loup de mer », lubina. La bestiole à nageoires est délicieuse. Jamais je ne me serais figuré que ces mots, « loup de mer », puissent désigner un poisson. Ils m’évoquent bien davantage des marins aguerris, à la mine cuite, recuite et cuivrée par les soleils de toutes les latitudes, la casquette dûment placée sur la caboche, la pipe serrée entre les dents. Leur haleine fleure l’iode, elle nous apporte l’écume et les embruns, la bruine et le brouillard, et leur voix peut gronder comme l’océan secoué par l’orage. Qui oserait se colleter avec des costauds de pareille trempe ? Certainement pas votre serviteur !
La boisson est comprise dans le prix du dîner. Je demande du vin et me figure que l’on va m’en servir un verre. Surprise ! L’homme m’apporte une bouteille d’un cru local, que ma foi je trouve fort gouleyant. Par prudence, je limite ma consommation à l’habituel verre, mais la générosité du geste était inattendue.
Au total, nous recommandons l’hôtel Alissa pour une étape. Nous ne prîmes pas le temps de visiter le château de Lerma. Lacune à combler, pour une prochaine année.
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09/01/2014
ANDALOUSIE 6
Andalousie, mon amour 6
(Récit de voyage)
Pour une raison qui nous restera obscure, notre nouvelle Brigitte (car nous avons acheté un GPS plus récent) nous fait traverser Burgos. Le trajet le long de routes nationales dure, inévitablement, plus qu’il ne l’eût fait par l’autoroute, mais nous n’osons pas contredire la navigatrice électronique, en pays inconnu.
La courtoisie et l’affabilité de l’accueil, à l’hôtel Alissa de Lerma, préfigure l’impression générale que nous garderons du séjour.
De la voiture, nous extrayons nos deux lourdes valises. Les autres sacs ne contiennent aucun objet de valeur. La réceptionniste nous assure qu’ici nous n’avons pas à craindre pour notre véhicule. De fait, la Clio dormira, sans être importunée par des visiteurs malhonnêtes.
Grande et belle chambre, dîner agrémenté des sourires du serveur et petit-déjeuner (celui-ci, sous forme de buffet) de bonne qualité, pour un prix modique.
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