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20/06/2014

D'Albion à Cologne 19

D’Albion à Cologne 19

     

 

    Lundi 18 août

     Lorsque j’y réfléchis bien, pour moi l’enfance s’est presque achevée en 1963, à Fribourg. La communion solennelle est l’un des rites de passage à l’âge adulte. L’entrée au lycée, à Tours en septembre de la même année, sous l’œil sévère et si rigoureux du philosophe Descartes,  fut la deuxième étape de cet abandon.

 

    A Freiburg, nous essayâmes d’abord de retrouver l’immeuble où nous avions vécu, mes parents, mes sœurs et moi. Nous suivîmes la berge de la Dreisam (la promenade était charmante) et demandâmes à plusieurs personnes d’âges différents où pouvait bien se situer l’ancienne cité militaire française, mais peut-être sommes-nous passés près de l’endroit sans que je le reconnusse. Tant de choses ont changé, en presque un demi siècle. Notre insuccès illustre la leçon déjà connue : chercher la piste de nos primes années ne mène à rien. Ce petit humain, qui vaguement nous ressemble, n’existe plus que dans les limbes poussiéreux de la mémoire. Telle ces vieilleries entassées au grenier, il se consume sans flamme et s’éteint chaque jour un peu plus. Nos Mois de passages agonisent et meurent au milieu de l’indifférence ou même de la joie familiale. Leur préservation ou leur sauvetage, entreprises illusoires, chimères qui dévorent le présent…    

 

   

19/06/2014

D'Albion à Cologne 18

D’Albion à Cologne 18

   Pas à Triberg, en tout cas. Nous pourrions nous croire en pleine semaine. Partout, des centaines de touristes de toutes nationalités magasinent au coude à coude. A l’exception de Freiburg, ce sera l’endroit le plus populaire que nous verrons. Nous passons une heure au musée des traditions de la Forêt Noire, où la collection d’orgues de Barbarie retient plus spécialement notre attention. Il y a seize ans de cela, nous en avions vu, en pleine action, dans une rue de Rotterdam ; plus récemment, à  Münster, il y a trois ans. Quelle gaieté communicative, dans cet instrument ! Quel souffle de vie cela irradie !

 

 

    On ne peut s’arrêter à Triberg sans voir ses cascades. C’est ce que nous faisons, bien que légèrement étonnés de devoir payer un droit d’accès. Au fil de la promenade, il nous faudra reconnaître que les installations et leur entretien justifient la modique somme perçue : sentiers goudronnés,  garde-fous, panneaux explicatifs sur la faune et la flore (écrits assez gros, même pour l’handicapé visuel) mais, au contraire de Todnau, cela grouille  de touristes. Le site nous paraît moins sauvage, moins enchanteur, peut-être pour le seul motif que nous y voyons trop de gens comme nous, badauds en quête du phénomène naturel à l’état brut. Ceci étant dit, cette suite de cascades est fort belle et spectaculaire.        

 

18/06/2014

D'Albion à Cologne 17

D’Albion à Cologne 17

   

Nous avons repéré le salon de thé de la rue principale (« Die Konditorei »). La spécialité pâtissière de la région s’appelle, bien sûr, le « Schwarzwälder », la forêt noire. Une ardoise l’annonce à l’entrée de l’établissement. Nous hésitons quelque peu, face aux dimensions des parts individuelles ; nous craignons le verdict sévère de la balance, au retour en France. Puis, renonçant à toute prudence, avec délice et sans remords nous savourons chacun une part du célèbre gâteau, accompagné d’une tasse de thé. Gourmandise oblige agréablement.

    Ayant pris des forces dignes d’un montagnard, nous repartons, avec pour objectif la ville de Triberg. Elisabeth s’inquiète à propos du très bas niveau d’essence ; nous  sommes partis de Meinerzhagen avec le réservoir plein, mais depuis ce moment, nous avons parcouru plus de 5OO kilomètres. Trouverons-nous une station service ouverte un dimanche ? On nous a si souvent dit que tout ferme,