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06/08/2014

Mon père disait 9

« Mon père disait… » (9)

    Le Bruges de Jacques Brel n’a de réalité que poétique et musicale, pourtant il nous marque d’impressions, nous procure des sensations bien réelles. Puis, nous arrivons au Bruges objectif, c’est-à-dire la belle vitrine ancienne, préservée pour la joie des touristes las de ne voir ailleurs que cubes disgracieux ; alors, la brique et l’ardoise dressent, croyons-nous pour nos yeux, la juxtaposition verticale de ces demeures qui prennent racine dans l’eau.

 

    Le chant de Brel peut planer au-dessus de Bruges, il ne la touche pas, il ne l’effleure qu’à peine, il appartient à un ordre de réalités immatérielles, l’opposé absolu de la ville commerçante où, par tous les moyens, l’on allèche le badaud.

    Alors, de multiples objets quotidiens s’ornent de décors brugeois, la légère et fine dentelle devient hameçon, auquel le commerçant espère accrocher le naïf touriste, afin d’alléger en toute légalité son escarcelle.

    

05/08/2014

Mon père disait 2

 

    « Mon père disait… » (8)

 

 

  Avant d’arriver, me revinrent de nombreuses fois les paroles de la chanson de Jacques Brel, Mon père disait :

   « Et Londres n’est plus,

   Comme avant le déluge,

    Le poing de Bruges

    Narguant la mer,

    Londres n’est plus

    Que le faubourg de Bruges,

    Perdu en mer,    

    Perdu en mer. »

 

    Comment, pour le londonien de cœur que je suis, admettre que la métropole britannique soit réduite à ce statut mineur ?

     Pourtant, ce paradoxe brelien illustre une vérité fondamentale, à savoir que la chose à l’état brut n’a d’existence réelle qu’en dehors de toute perception humaine. Le regard transforme la chose en objet de la pensée. Dès lors, la réalité s’estompe, au profit de l’image ou du concept.

   

04/08/2014

mon père disait 7

« Mon père disait… » (7)

  

   Bénie soit la lenteur de la barque, même munie d’un moteur. Grâce à cela, la ville de Bruges défile au rythme désirable pour les yeux des touristes, diaporama de la réalité, dans laquelle nous ne jouons plus que rôle de figurants. Comme tous les hauts lieux du tourisme, Bruges assume ses apparences de théâtre, véritable rêve architectural, où chacun admire tel ou tel charme, telle ou telle fioriture, qui nous parlent de siècles pour nous obscurs parce que lointains, où nous avançons à tâtons.

     Le clapotis souligne l’habituel méli-mélo de langues. L’enregistrement flamand, traduit dans les trois principales langues européennes, nous donne une introduction à ce qui serait, si nous avions le temps d’approfondir, la connaissance exacte et fine de la ville. Pour ma part, j’aurai besoin de voir les noms écrits, afin de peut-être m’approcher de l’essence du lieu. A Saint-Cyr, je poursuivrai l’étude, documentation à l’appui.